Vous êtes ici

Les dirigeants de l'ONU appellent à une « volonté politique maximale » pour sauver les ODD

22 juillet, 2024
© UNICEF/Ricardo Franco

De hauts responsables de l’ONU ont appelé, ce lundi, à des réformes urgentes du système financier international afin de renforcer les efforts visant à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030.

S’adressant au Comité préparatoire (PrepComm) de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres  et la Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, ont souligné les défis persistants auxquels les Pays en développement sont confrontés et l’urgence de réformes financières mondiales ambitieuses.

La Conférence de 2025 qui se tiendra en Espagne, offre une occasion unique de relever ces défis avec détermination, a déclaré M. Guterres aux participants de Comité préparatoire réunis dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, dans un message vidéo.

« Cela ouvre la porte aux dirigeants mondiaux pour adopter des réformes ambitieuses destinées à fournir un financement abordable à long terme et à grande échelle – et à mettre en œuvre les mesures de relance des ODD ».

C’est également l’occasion de réformer un système financier international « obsolète, dysfonctionnel et injuste », a-t-il déclaré, appelant à « une volonté politique maximale » pour agir et sauver l’Agenda 2030 pour le développement durable.

« Ensemble, nous pouvons créer non seulement un système financier – mais aussi un monde – plus juste, plus équitable et plus durable », a-t-il conclu.

Des perspectives sombres

S’exprimant depuis la tribune, la Vice-Secrétaire générale a réitéré le message de M. Guterres, rappelant l’importance de se réunir à Addis-Abeba, une ville synonyme de financement du développement, où le Programme d’action historique a été adopté en 2015.

Mme Mohamed a souligné la triste réalité selon laquelle seulement 17 pour cent des cibles des ODD sont en bonne voie, soulignant les graves contraintes financières auxquelles sont confrontés les Pays en développement (PED).

« De nombreux Pays en développement ne peuvent pas investir dans leur avenir alors qu’ils luttent pour répondre à leurs besoins immédiats : payer les salaires et assurer le service de la dette », a-t-elle déclaré, ajoutant que les capitaux internationaux « sortent des économies en développement plutôt qu’y entrent ».

« Les perspectives économiques des PED restent sombres. Et même si l’économie mondiale a été décrite comme résiliente – il y a une sortie « en douceur » au Nord –, mais il y a une entrée brutale en récession au Sud ».

Surmonter les divisions

Mme Mohammed a souligné qu’il fallait déjà une réforme en 2015 et que les chocs survenus depuis 2020 soulignent l’urgence de respecter les engagements et de créer une architecture financière internationale capable de surmonter les divisions financières mondiales.

« Si nous voulons sauver les ODD, nous avons besoin d’une urgence bien plus accrue et d’une ambition bien plus grande », a-t-elle souligné, décrivant six domaines d’action clés.

Il s’agit notamment de lutter contre la crise de la dette et du développement ; d’améliorer l’accès à un financement abordable et à long terme ; de combler les lacunes du filet de sécurité financière mondial ; d’établir un système fiscal international juste et efficace ; d’exploiter les marchés de capitaux internationaux ; et de répondre aux appels à une réforme de la gouvernance économique mondiale.

« Nous nous trouvons une fois de plus à la croisée des chemins. Nous avons une opportunité unique de forger un système financier mondial plus efficace et plus équitable et de débloquer des financements à grande échelle pour ceux qui en ont le plus besoin », a-t-elle souligné.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer cela ».

Coup d'envoi mondial

Le comité préparatoire donne le coup d’envoi du processus qui culminera avec la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) en Espagne en juin-juillet 2025.

Entre autres tâches, le Comité préparatoire entreprendra une planification et une préparation détaillées, lancera des négociations sur les résultats de la conférence et collaborera avec les principales parties prenantes.

D’autres sessions du Comité préparatoire sont prévues à New York (décembre) et à Mexico (février 2025), parallèlement à une audience multipartite intersessions à New York (octobre).