Kigali Rwanda, le 13 mars 2024 (CEA) – Le sixième Sommet africain sur l’investissement résilient au climat ACRIS VI) se termine aujourd’hui à Kigali, au Rwanda. L’ACRIS est un évènement phare du mécanisme d’investissement en faveur de la résilience climatique en Afrique (AFRI-RES) – une initiative conjointe de la Commission économique pour l’Afrique, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque mondiale avec le soutien financier initial du Fonds nordique de développement (NDF). AFRI-RES soutient les pays africains et les développeurs de projets d’infrastructure avec des outils et des capacités visant à intégrer la résilience climatique dans les investissements dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, l’eau, les transports, les villes et les écosystèmes. AFRI-RES a jusqu’à présent formé 60 participants de 19 pays sur la résilience climatique par le biais de l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), de la CEA. L’initiative a formé plus de 50 participants de 16 pays, travaillé avec la CUA et AUDA-NEPAD pour fournir une formation technique en matière d’intégration de la résilience climatique dans la deuxième phase du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), a élaboré des lignes directrices sectorielles et un outil de renforcement de la résilience pour la conception de projets et a apporté un soutien de plus de 8 milliards de dollars américains dans 30 projets financés par l'IDA/BIRD dans 10 secteurs en Afrique.
ACRIS VI qui avait pour thème, « Faire progresser l’adaptation en Afrique », a réuni des parties prenantes des gouvernements, des organisations internationales, le secteur privé, la société civile et le monde universitaire pour discuter des stratégies et des opportunités d’investissement dans des infrastructures résilientes au climat et ce dans des secteurs clés.
ACRIS VI, hébergé par le Rwanda, marque la conclusion de la première phase de l’initiative AFRI-RES et le début de la mobilisation de nouveaux partenariats et ressources pour la prochaine phase du programme.
Dans son discours d’ouverture, la Ministre d’État chargée de l’environnement, au Ministère de l’environnement du Rwanda, Mme Claudine Uwera, dans son discours de bienvenue, a souligné que « … pour lutter efficacement contre les effets négatifs du changement climatique, maintenant et à l'avenir, les stratégies d’adaptation à celui-ci doivent être intégrées dans des politiques et des processus de planification nationaux plus larges – l’adaptation ne peut pas être isolée, et la résilience climatique ne serait pas atteinte uniquement avec de bonnes politiques et des investissements financiers, mais aussi avec des collaborations efficaces, un partage de connaissances et d’expériences et un engagement collectif fort en faveur de l’action.
Le Directeur régional du développement durable pour l’Afrique orientale et australe à la Banque mondiale, M. Ian Shuker, a appelé à l’urgence d’intensifier l’adaptation afin de renforcer la résilience en Afrique, qui abrite les deux tiers des 50 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde, mettant en garde que l’inaction face à la résilience en Afrique pourrait entraîner des coûts énormes en matière de développement humain et économiques, notamment jusqu’à 19 % du PIB et une augmentation de 7,5 % du taux de pauvreté d’ici 2069, et pourrait plonger jusqu’à 13,5 millions de personnes dans la seule région du Sahel dans la pauvreté. Pour sa part, le directeur pays de la Banque mondiale pour le Rwanda, M. Sahr Kpundeh, a souligné que l'adaptation pour renforcer la résilience a un coût et que le resserrement des conditions financières mondiales associé aux budgets nationaux tendus font d'investir dans l'action climatique un choix délibéré pour de nombreux gouvernements ont besoin d’innovation financière et d’investissements verts accrus, en particulier de la part du secteur privé.
La Directrice du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est, Mme Mama Keita, s’exprimant au nom de la CEA lors de la réunion d’ouverture de haut niveau d’ACRIS VI, a souligné que le développement des infrastructures est au cœur du programme de développement durable et inclusif de l’Afrique et constitue le fondement d’une industrialisation durable, d’un commerce et d’une intégration régionales, d’une transformation des systèmes alimentaires et d’une sécurité alimentaire, de villes résilientes et d’écosystèmes dynamiques. Elle a salué les réalisations accomplies jusqu’à présent par l’initiative AFRI-RES et a déclaré que ladite initiative a un rôle important à jouer pour éclairer le développement des infrastructures résilientes au changement climatique en Afrique et pour renforcer la confiance dans la mobilisation de financements du secteur privé afin de combler l’énorme déficit d’infrastructures de l’Afrique.
Le Chargé principal des questions environnementales en charge de l’énergie, des infrastructures et du changement climatique, au Centre africain pour la politique en matière de climat, de la CEA et co-responsable de l’initiative AFRI-RES, Linus Mofor, a déclaré que le bilan mondial sur l’action climatique montre que nous sommes encore loin de l’objectif de température indiqué dans l’Accord de Paris. Il est donc important que la COP28 opérationnalise le Ffonds pour les pertes et dommages lancé lors de la COP27 et mette en place le Cadre des Émirats pour la résilience climatique mondiale à l’appui de l’objectif mondial d’adaptation, y compris d’une collaboration pour améliorer l’environnement propice afin d’accélérer la mobilisation des financements privés pour l’adaptation et la résilience. L’initiative AFRI-RES est donc bien placée pour soutenir ces résultats de la COP28, en soutenant ainsi la résilience climatique des infrastructures africaines.
Le Directeur de la génération et de la gestion de portefeuille, au Fonds nordique de développement, M. Aage Jorgensen, qui a fourni le financement initial d’AFRI-RES, a exprimé sa satisfaction à l’égard d’ACRIS VI, qu’il décrit comme un énorme succès et a démontré la nécessité d’avoir des connaissances, des capacités et des compétences pour atteindre les objectifs d’un développement à l’épreuve du climat en Afrique. Jorgensen a ajouté que l’Afrique est le continent le plus touché en termes de changement climatique et que les pays africains perdent entre 5 et 15 % de leur PIB par an à cause du changement climatique. Par conséquent, des initiatives comme AFRI-RES restent pertinentes pour les décideurs, les planificateurs et autres parties prenantes des secteurs public et privé afin de pouvoir intégrer la résilience climatique dans leurs investissements.
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