Victoria Falls, Zimbabwe, le 2 mars 2024 (CEA) - Les pays africains doivent explorer des mécanismes innovants de financement vert pour promouvoir une transition verte afin d’atténuer les effets du changement climatique, affirment les experts lors d’un évènement parallèle, à la Conférence des ministres des finances, de a planification et du développement économique (COM2024), à Victoria Falls, au Zimbabwe.
L’évènement parallèle sur « Les mécanismes de financement vert durable pour l’Afrique » a été accueilli par le Gouvernement du Zimbabwe et organisé par le ministère des finances, du développement économique et de la promotion des investissements.
La Directrice en chef des services climatiques et météorologiques du Zimbabwe, Veronica Jakarasi, a souligné la nécessité de soutenir les investissements respectueux de l’environnement, comme l’agriculture intelligente face au climat, pour atténuer le changement climatique.
« L’Afrique doit disposer de cadres politiques et réglementaires avec des objectifs fixés en phase avec un développement ambitieux pour attirer les financements verts,», a déclaré Mme Jakarasi.
Elle a déclaré que la Zambie et le Zimbabwe investissent déjà dans l’adaptation et que les pays devront désormais réserver des budgets pour atténuer la sécheresse et s’y adapter, afin de mobiliser des financements internationaux.
Le financement vert, a-t-elle ajouté, constitue la nouvelle manière de mobiliser des ressources pour financer la résilience au changement climatique. Les pays devront établir des mécanismes de financement innovants tels que des obligations vertes via des Partenariats public-privé, pour financer leurs projets et programmes sur le changement climatique.
Sur le rôle des banques dans la mobilisation des ressources pour la finance verte, Nqobizitha Dube, Responsable du financement pour le climat, à la Banque de développement des infrastructures du Zimbabwe a déclaré que les institutions bancaires doivent être impliquées dans les discussions sur le changement climatique pour leur permettre de prendre des décisions éclairées sur le financement de projets verts. Des mécanismes propres et innovants qui réduisent les risques doivent être envisagés et évalués en vue d’un financement par les banques afin de contribuer à faire face aux effets du changement climatique.
Le Chargé principal en environnement, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Linus Mofor, a déclaré que les pays africains sont de plus en plus confrontés à un stress hydrique et thermique d’ampleur variable, notamment des sécheresses et des changements de saison. Les flux financiers publics internationaux sont loin d’être suffisants pour répondre aux besoins d’adaptation, aux pertes et aux dommages ou pour répondre aux besoins de développement à faible émission de carbone des pays en développement.
« Le financement climatique vert est essentiel au développement durable et éclaire ainsi la programmation des organisations continentales et régionales dans leur quête pour renforcer et faciliter un développement sobre en carbone et résilient au climat en Afrique », a déclaré M. Mofor.
« La transition verte nécessite un financement pour des investissements durables et un accès à des données climatiques en temps réel. Nous avons besoin de programmes nationaux et régionaux visant à galvaniser la finance verte pour un développement économique accru et une collaboration régionale ».
Il a noté que la plupart des pays africains ont ratifié l’Accord de Paris avec des CDN ambitieuses dont la mise en œuvre nécessite jusqu’à 3 000 milliards de dollars.
« Les pays doivent désormais se concentrer sur les questions de durabilité et de financement dans le cadre de l'Accord de Paris pour aller de l’avant et atténuer les effets du changement climatique », a-t-il déclaré, ajoutant que ceux-ci doivent être soutenus avec les outils et les capacités nécessaires pour intégrer la résilience climatique dans leurs programmes.
Le Responsable des données et des analyses, à AGRA, Paul Thangata, a déclaré que l’Afrique importe quatre aliments majeurs – le maïs, le riz, le soja et le blé – pour un coût de 4 milliards de dollars. Les discussions sur le changement climatique doivent inclure les systèmes alimentaires agricoles. Il est nécessaire que les pays mettent en place des points de transformation de la production qui aideront à la prise de décision sur les systèmes agricoles intelligents.
Le Directeur mondial des programmes du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) aux États-Unis, George Laryea-Adjei, a déclaré que les jeunes qui constituent la majorité sur le continent doivent être impliqués dans les discussions sur le changement climatique en Afrique.
« Les effets du changement climatique, comme les inondations, affectent davantage les jeunes. L'éducation au changement climatique devrait être intégrée dans le programme scolaire pour enseigner aux jeunes comment faire face à la crise, acquérir des compétences vertes et la possibilité de résoudre les catastrophes résultant du changement climatique », a déclaré M. Laryea-Adjei.
« Il est nécessaire d’avoir des programmes pour combler le fossé entre les jeunes et les personnes âgées afin qu’ils soient des leaders dans la plantation d’arbres et leur entretien, la conservation de l’eau, la gestion des plastiques, l’acquisition de nouvelles compétences en étant attachés aux entreprises pour une économie plus résiliente.
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