Kigali, Rwanda, le 19 juillet 2020 (CEA) - Le monde passe de plus en plus au numérique, mais il reste encore beaucoup à faire sur le continent pour accroître la pénétration d’Internet. Selon l’Union internationale des télécommunications, en 2019, seuls 28% des Africains utilisaient Internet et les acheteurs en ligne sont encore relativement peu nombreux.
Les experts affirment qu’à la suite du COVID-19, il est urgent que les entreprises africaines optent pour la numérisation et exploitent les énormes opportunités qu’offre le commerce électronique.
Par exemple, le Kenya, Maurice, la Namibie et l’Afrique du Sud sont les seuls pays où la part des acheteurs en ligne dépasse 8%. Dans la plupart des autres pays, elle est inférieure à 5%.
Mme Mama Keita, Directrice du Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l’Afrique de l’Est, déclare que la pandémie de COVID-19 a changé nos méthodes de travail, et cela doit être un accélérateur de la transformation numérique. Des secteurs tels que l’éducation, la santé, le commerce, la livraison de nourriture, les évènements et les conférences ont connu une demande sans précédent en matière de technologie.
Mme Keita s’exprimait lors d’un dialogue virtuel sur la contribution de l’entrepreneuriat numérique féminin à la transformation numérique de la région. Elle souligne comment la crise du COVID-19 et les mesures de confinement ont bouleversé presque tous les aspects de la vie, affectant les grandes et petites entreprises, perturbant les chaînes d’approvisionnement, provoquant la baisse des revenus d’exportation et interrompant considérablement les secteurs du tourisme, des transports et de la logistique.
Mme Keita, qui explique les effets socio-économiques de la pandémie en Afrique, indique que la croissance prévue du PIB du continent de 3,2% pour 2020 connaîtra maintenant une forte contraction. Elle note toutefois que la croissance économique de l’Afrique de l’Est, bien qu’elle soit fortement touchée, devra rester la plus importante d’Afrique. « La pandémie de COVID-19 doit être utilisée pour changer la donne. Cela doit servir d’avertissement soulignant l’urgence de transformer les vulnérabilités structurelles de l’Afrique en opportunités », fait-elle remarquer.
Mme Keita affirme que la dépendance excessive à l’égard des importations en provenance du reste du monde de produits essentiels tels que les produits médicaux, pharmaceutiques et alimentaires, doit être considérablement réduite et progressivement remplacée par la production locale. « C’est une excellente occasion de promouvoir l’industrialisation et la transformation structurelle ».
Elle rappelle l’urgence de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). « La mise en œuvre rapide de ladite Zone peut accélérer le développement industriel du continent et le rendre plus résistant aux chocs tels que la pandémie de COVID-19 », déclaré Mme Keita, ajoutant que la transformation numérique a un rôle important à jouer dans ce processus, tout comme les solutions numériques aident à atténuer les effets du COVID pour le moment.
S’exprimant également lors de l’évènement, Mme Clarisse Ilibagiza, Entrepreneure et Fondatrice de HEHE Ltd, une société qui développe des technologies mobiles au Rwanda, informe de la nécessité de créer un environnement commercial propice. Elle appelle les décideurs à s’assurer que les femmes entrepreneurs soient soutenues et puissent construire à la fois le réseau et la résilience dont elles ont besoin pour prospérer dans l’économie numérique dans un contexte post-coronavirus.
L’évènement virtuel a été organisé par la CNUCED et a fourni une plate-forme aux femmes fondatrices d’entreprises numériques du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie et de l’Ouganda, afin de refléter le dynamisme et la variété du paysage numérique de la région.
Publié par :
Le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est
Commission économique pour l’Afrique (CEA)