Vous êtes ici

L’Afrique doit exploiter la technologie géospatiale pour le développement durable

10 octobre, 2023
Africa must harness geospatial technology for sustainable development

Addis-Abeba, le 10 octobre 2023 (CEA) – L’Afrique devrait exploiter la technologie géospatiale pour générer des données statistiques efficaces qui soutiennent la prise de décision et ainsi accélérer le développement durable sur le continent, déclare Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), à la de Commission économique pour l’Afrique.

M. Chinganya, qui s’exprimait lors d’un séminaire en ligne de la série Stats Talk Africa, sur la démystification des informations géospatiales pour les statistiques officielles en Afrique, a souligné que la technologie géospatiale est devenue un outil inestimable pour collecter et organiser des données géographiques.

La technologie géospatiale combine la puissance des Systèmes d’information géographique (SIG) et des outils de télédétection pour générer des données spécifiques à un emplacement ou une géographie.

Pendant longtemps, les Systèmes statistiques africains ont eu du mal à utiliser les données de localisation dans leur collecte, leur analyse et leur diffusion, mais les récents progrès de la technologie géospatiale et de la science des données ont désormais permis à l’Afrique de remédier aux divergences dans les données statistiques, déclare M. Chinganya.

La technologie géospatiale a favorisé une méthode beaucoup plus efficace de collecte de données à partir de diverses sources, telles que l’imagerie satellite, les téléphones portables et les drones, qui peuvent être analysées instantanément pour fournir des informations significatives, a déclaré M. Chinganya, ajoutant que ces données peuvent être partagées en ligne et en temps réel, révolutionnant ainsi la manière dont les pays africains obtiennent des informations pour prendre des décisions.

La série de webinaires Stat Talk favorise le dialogue sur les données et les statistiques et les outils innovants avec des experts et des utilisateurs de données afin de promouvoir une meilleure compréhension des concepts statistiques et une meilleure utilisation de l’information.

« Le rôle de la technologie géospatiale dans les Systèmes statistiques africains est qu’elle offre une haute résolution, une précision et une efficacité temporelle », a déclaré M. Chinganya, qui fait remarquer que les méthodes statistiques traditionnelles en Afrique manquent souvent de profondeur et de détails en raison de l’agrégation.

Soulignant que la technologie géospatiale avancée est essentielle pour promouvoir la démocratisation des données en Afrique, M. Chinganya a déclaré que la technologie géospatiale permet des initiatives à grande échelle telles que le recensement de la population et du logement. Par exemple, le Burundi a bénéficié du déploiement de cette technologie dans la mise en œuvre de son recensement du logement et de l’agriculture de 2024.

Dans ce cas particulier, l’application des informations géospatiales dans le recensement du Burundi a montré le potentiel des informations géospatiales dans le développement d’un cadre d’habitation et d’une base de données pour 2,5 millions de logements. En outre, l’utilisation de la technologie a réduit le délai de collecte des données d’environ 18 mois à 5 mois ainsi que les coûts de plusieurs millions de dollars à 40 000 dollars.

Lors d’une présentation faite sur la technologie géospatiale, Ayenika Godheart Mbiydzenyuy, Statisticienne à la CEA, a noté que la technologie géospatiale a de nombreuses applications qui permettent de cartographier, de mesurer et de localiser avec précision des informations qui peuvent être interprétées pour donner un sens aux tendances. Cette technologie géospatiale a été utilisée pour cartographier les réseaux de transport tels que les routes, les points d’eau, les activités planifiées, les études démographiques et les études géologiques des minéraux à l’aide de techniques de télédétection.

Il a déclaré que la technologie géospatiale exploite des outils innovants tels que l’imagerie satellite, les téléphones portables et les drones. Les analyses satellitaires capturent désormais les données atmosphériques, les modèles d’utilisation des appareils mobiles, dressent un tableau des modes de vie, tandis que les drones fournissent des images détaillées d’endroits éloignés. Ces données peuvent être utilisées pour générer des cartes géostatiques qui fournissent une compréhension plus complète et plus complexe d’une zone.

M. Chinganya a souligné que la technologie géospatiale est révolutionnaire dans la mesure où elle détruit les systèmes traditionnels et relie chaque point de données statistiques à un emplacement précis sur Terre.

« À mesure que nous avançons dans le XXIe siècle, le développement de l’Afrique n’est plus déterminé uniquement par des calculs conventionnels, mais également par l’analyse de diverses échelles géographiques », a noté M. Chinganya, admettant que l’Afrique est toujours confrontée au manque d’infrastructures et à un personnel qualifié pour exploiter adéquatement la technologie géospatiale.

« Le potentiel de l’avenir peut être libéré grâce aux progrès de la technologie géospatiale et ces progrès nous permettront de transformer des idées abstraites en actions tangibles. Cela nous permet non seulement d’identifier les problèmes, mais aussi de concevoir des solutions », a déclaré M. Chinganya.

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org