Accra, le 29 janvier 2023 (CEA) - Des experts commerciaux, des chefs d’entreprise et des défenseurs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) de tout le continent ont exprimé leur inquiétude quant à la lenteur des progrès dans la ratification du Protocole sur la circulation des personnes.
L’Accord a, à ce jour, été signé par cinquante-quatre des cinquante-cinq États membres de l’Union africaine (UA). Quarante-quatre pays ont déposé leur instrument de ratification, mais seuls quatre ont ratifié le Protocole sur la circulation des personnes.
Le commerce intra-africain, qui représente actuellement moins de 15 % du commerce total du continent, est largement étouffé par des règles d’entrée strictes, ce qui rend difficile pour les citoyens de se déplacer d’un pays à l’autre.
Dans un document publié à l’issue d’un dialogue de trois jours sur la Prospérité en Afrique qui s’est tenu au Ghana du 26 au 28 janvier sur le thème, « ZLECAf : De l’ambition à l’action - Offrir la prospérité par le commerce continental », les pays africains sont appelés à « accélérer la ratification du Protocole ».
Le Protocole - initialement contenu dans le Traité d’Abuja de 1991 - vise à faciliter et à accroître la circulation des Africains sur le continent, tout en renforçant leurs droits d’entrée, de résidence et d’établissement dans les États membres de l’UA. Avec plus de personnes pouvant se déplacer librement, les pays pourront facilement puiser dans un marché du travail plus large pour combler les lacunes en matière de compétences tout en faisant du commerce transfrontalier.
Le dialogue sur la Prospérité en Afrique s’est concentré sur les questions relatives à la ratification de la ZLECAf, l’accès au marché, le règlement des différends, les négociations sur la phase II de l’Accord, l’industrialisation, le secteur privé, l’innovation et la technologie, le financement et la mobilisation des ressources, les partenariats en vue d’un meilleur impact et la libre circulation des personnes.
Le document final contient également un engagement à « ratifier le protocole de l’UA sur la libre circulation des personnes et à sélectionner un champion pour en assurer l’entrée en vigueur rapide ».
En fait le Président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana a été appelé à défendre le Protocole sur la libre circulation des personnes. Il déclare qu’il « accepte volontiers en toute humilité ». Il met en garde cependant qu’il « a besoin de l’aval de l’UA avant de pouvoir devenir le champion de quoi que ce soit ».
Le Président Akufo-Addo exhorte que nous tous ici présents nous considérons comme des champions du commerce intra-africain, ajoutant « Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer. En tant que nations africaines, nous devons nous serrer les coudes et travailler avec diligence pour poursuivre cette noble cause ».
Le dialogue a été organisé par le Réseau africain pour la prospérité en partenariat avec le Secrétariat de la ZLECAf, le Gouvernement du Ghana, le PNUD et la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Il a réuni des dirigeants d’entreprises et des associations, des dirigeants politiques, des experts du commerce, des femmes et des jeunes entrepreneurs, ainsi que de hauts représentants du gouvernement qui se sont penchés sur et identifié des gains rapides pour faire passer l’initiative de la ZLECAf de l’ambition à l’action.
« L’intégration continentale est une nécessité existentielle, et donc un destin naturel pour l’Afrique », déclare Stephen Karingi, Directeur de l’intégration régionale et du commerce, à la CEA.
« Lorsque nos gouvernements signent ou ratifient un accord de cette nature, ils nous font à tous une promesse collective… Il nous incombe donc à tous de les soutenir pour qu’ils tiennent leurs paroles, mais aussi de les obliger à rendre des comptes lorsque ils ne sont pas à la hauteur », affirme Melaka Desta, Coordonnatrice du Centre africain pour la politique commerciale, à la CEA.
« Laissons les Africains se déplacer librement. La libre circulation des personnes est indispensable si l’Afrique veut profiter pleinement des avantages de la ZLECAf », déclare Joseph Atta-Mensah, Conseiller régional principal au commerce, à la CEA.
Les organisateurs ont convenu de « se réunir chaque année, dans le cadre du dialogue sur la prospérité en Afrique » et de faire le point sur les progrès en ce qui concerne le programme de prospérité de l’Afrique. Il a également été convenu que les partenaires au développement, dont la CEA et le PNUD, continueront de fournir un soutien coordonné aux gouvernements et aux entreprises pour assurer la pleine mise en œuvre de la ZLECAf.
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