Les travaux de la dixième Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement de l’Afrique (CCDA10), se sont achevés ce 28 octobre 2022 à Windhoek, la capitale namibienne. Une rencontre qui a débouché sur une série de résolutions.
Conscients de la gravité croissante des impacts du changement climatique sur nos économies et au regard de ce que l’Afrique, qui représente 17 % de la population mondiale totalise moins de 4 % des émissions mondiales, les pays africains ont noté à la fin des travaux, la nécessité d’assurer une transition véritablement juste pour le continent. Selon les participants, l’Afrique doit être à l’avant-garde de la définition, de la direction et de l’appropriation d’un programme de transitions justes centré sur les personnes et aligné sur le principe fondamental commun des responsabilités différenciées. L’urgence de construire des économies résilientes pour combler les écarts de développement sur le continent, la création des opportunités d’emplois décents, l’industrialisation et l’autonomisation des groupes de femmes, de jeunes et des autochtones, doit impérativement être pris en compte. Pour les partenaires de ClimDev-Afrique, les pays développés doivent faire plus et plus rapidement, pour réduire leurs émissions.
Par ailleurs, l’utilisation du gaz naturel comme carburant de transition constitue un argument convaincant et crédible en faveur de la transition énergétique en Afrique, conformément au communiqué de Kigali sur une transition énergétique juste et équitable en Afrique et à la Position commune de l’Union africaine sur la transition énergétique. L’Afrique doit également renforcer son intégration régionale et tirer parti de la ZLECAf pour utiliser ses abondantes ressources énergétiques propres, afin de conduire le programme mondial de transition énergétique.
Au sujet du financement de l’action pour le climat et la transition juste, les participants ont retenu que les pays africains et les partenaires au développement devraient travailler ensemble pour entre autres trouver des moyens novateurs pour tirer parti des ressources publiques limitées, afin de mobiliser les énormes investissements nécessaires à l’action climatique du secteur privé. Plus précisément, les pays développés devraient fournir en urgence les 100 milliards de dollars souvent promis pour rétablir la confiance dans notre programme commun de lutte contre le changement climatique. Le secteur privé africain et les capitaines d’industrie devraient par ailleurs s’unir pour diriger les investissements dans l’action climatique en Afrique, y compris par le biais d’initiatives telles que « Team-Energy Africa » de la CEA en partenariat avec la Chambre africaine de l’énergie et Sustainable Energy for All (SEforALL). À cet égard, les gouvernements africains doivent de toute urgence renforcer un environnement propice pour attirer des investissements étrangers. Au regard des riches ressources naturelles dont dispose l’Afrique pour la séquestration du carbone, notre continent doit être soutenu dans l’utilisation des crédits carbone qui en résultent, afin de mobiliser des ressources du marché volontaire du carbone pour financer des transitions justes. Les pays africains ont enfin été invités à ajuster leurs cadres juridiques et réglementaires pour s’assurer que l’article 6 de l’Accord de Paris joue en leur faveur. Ces résolutions feront l’objet de discussions à la COP 27 prévue à Charm el-Cheik en Égypte, en novembre 2022.