Dakar, 19 mai 2022 - Dans le contexte de sa Conférence des Ministres africains des Finances, CoM2022, la Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) a donné une indication de la trajectoire pour la liquidité et la soutenabilité de la dette souveraine africaine internationale. Ceci grâce au mécanisme de liquidité et de viabilité LSF* établi par la CEA, et au soutien de BNY Mellon et Amundi.
Organiser la soutenabilité de la dette
Dans un environnement caractérisé par un accroissement du poids de la dette, des couts d’emprunt historiquement très élevés, la difficile relance économique post pandémie, les conséquences du changement climatique, les tensions sur les prix des matières premières et de l’énergie, la nécessité de travailler sur la soutenabilité de la dette a fait consensus parmi les participants.
Intervenant lors de la conférence, Vincent Mortier, CIO d’Amundi, a souligné le rôle que des instruments tels que les émissions souveraines pouvaient jouer dans la gestion de la soutenabilité de la dette dès lors qu’un environnement favorable à la liquidité existe.
La LSF inaugurée par la CEA en 2021 réplique le cadre d’un marché de pension livrée (“Repo“) pour les obligations souveraines africaines internationales, offrant aux investisseurs un financement à des taux concurrentiels. Elle a pour objectif de faciliter les levées de fonds des états africains auprès des investisseurs dans un environnement de marché transparent et à des taux concurrentiels.
“En tant que gestionnaire d’actifs mondial, Amundi est fier d’apporter son soutien à la LSF. Ce mécanisme va favoriser l’émergence et la structuration du marché de la dette souveraine africaine, aux meilleurs standards internationaux.” a commenté Vincent Mortier, CIO d’Amundi. “C'est une avancée importante pour les investisseurs, car le continent africain offre un potentiel prometteur en termes d’investissements obligataires durables, comme les obligations vertes.”
Le marché de pension livrée, un moyen d’accroître la liquidité pour les états africains et les investisseurs privés, avec un focus sur le financement d’un développement durable
Dans le cadre de la conférence, les ministres des finances du continent africain ainsi que la CEA ont longuement discuté de la nécessité d’innover et de se doter de nouveaux instruments afin de faire face aux challenges financiers rencontrés.
Bien qu’un marché du « repo » existe pour les obligations souveraines de certains pays africains, un marché de pension livrée liquide et mature similaire à ce qui existe pour les économies des pays développés manquait jusqu’à présent en Afrique.
Brian Ruane, Directeur des métiers de Compensation & Gestion de Collatéral à BNY Mellon a annoncé lors de la conférence une collaboration entre son institution et la LSF en tant que fournisseur d’une solution de gestion du collatéral tripartite. Il a indiqué que ce mécanisme permettrait de combler le besoin d’infrastructure de marché permettant de financer la dette souveraine africaine internationale, et contribuerait ainsi à promouvoir un marché de pension livrée plus stable sur le continent.
“Avec notre longue expérience dans ce domaine, nous sommes bien placés pour apporter une solution d’infrastructure financière pour les Eurobonds souverains africains” a commenté Brian Ruane dont l’activité gère le règlement et l’administration d’approximativement $5 trillions de transactions financières chaque jour. “Un marché de pension livrée plus robuste et liquide devrait accroitre la demande des investisseurs, faciliter le refinancement et réduire les coûts de service de la dette. ”
Stimuler l’émission d’obligations liées au développement durable
La demande par le secteur privé de produits d’investissement qui favorisent le développement durable a fortement augmenté ces dernières années. Ces produits représentaient 3 200 milliards de dollars en 2020. Malgré́ ses vastes ressources vertes et la demande croissante par les investisseurs de produits axés sur la durabilité́, l’Afrique représente moins de 1 % des émissions mondiales d’obligations vertes.
La LSF peut favoriser l’émission d’obligations vertes par l’offre de taux de mise en pension préférentiels aux investisseurs institutionnels qui refinancent leurs positions avec des obligations vertes africaines comme garantie. Ainsi, la LSF peut contribuer à mobiliser des capitaux pour des projets responsables et une relance économique verte et durable pour l’Afrique.
“Plus que jamais auparavant, l’Afrique a aujourd’hui besoin de liquidité afin de financer sa relance économique et transformer la menace persistante de la pandémie en un accélérateur de croissance et de prospérité mondiale” a commenté Vera Songwe Secrétaire Générale Adjointe de l’ONU et Secrétaire Exécutive de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique. “Des matières premières essentielles, nourriture, énergie et engrais subissent actuellement une forte inflation, ce qui met en difficulté de nombreux foyers africains. Plus que jamais auparavant nous avons besoin de mécanismes tels que la LSF afin d’aider les gouvernements africains à faire face à cette situation à grande échelle et dans des conditions abordables. Avec la Zone de Libre Échange Continentale nous avons un plan de relance économique, maintenant nous avons besoin du financement pour le mettre en œuvre.”
“Nous sommes très heureux d’établir cette nouvelle infrastructure de marché” a commenté David Escoffier, Membre du Conseil et Directeur Général du Secrétariat de la LSF. “Elle offre l’opportunité de mettre la finance et le capital privé au service d’un changement de trajectoire et d’un nouveau modèle de développement pour l’Afrique”.
* Liquidity & Sustainability Facility (LSF) en anglais.
Contacts Presse
Services Communications de la CEA, Sophia Denekew, denekews.uneca@un.org
Secrétariat Général de la LSF, David Escoffier, Directeur Général, david.escoffier@18eastcapital.com
Amundi, Nathalie Boschat, Responsable presse, communication digitale et corporate, nathalie.boschat@amundi.com
BNY Mellon, Nita Truman, Directrice Marketing & Communications, GMI, Nina.Truman@bnymellon.com
À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l'une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l'intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l'Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.uneca.org
À propos de la LSF
La LSF a été lancée par la Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies en Novembre 2021 lors de la COP26 à Glasgow avec le double objectif de soutenir la liquidité des émissions obligataires souveraines africaines internationales et de favoriser les investissements liés aux Objectifs de Développement Durable tels que les obligations vertes et ODD sur le continent Africain. L’ambition de la LSF est ainsi d’améliorer la soutenabilité de la dette souveraine africaine en offrant aux gouvernements africains et aux investisseurs privés une structure de liquidité au niveau des normes internationales. Et en améliorant les conditions des nouvelles émissions ODD ou climatiques, la LSF cherche à accroitre de façon significative le volume des obligations vertes et bleues et à des taux concurrentiels.
A propos de la Conférence des ministres africains
La Conférence des ministres constitue une des plus importantes instances de dialogue et d’échanges de vues entre les ministres africains chargés des finances, de la planification et du développement économique et les gouverneurs des banques centrales sur des questions liées au programme de développement de l’Afrique.
Pour plus d’informations, veuillez visiter la page Internet CoM2022