Harare, le 12 janvier 2022 (CEA) - Cinq personnes meurent chaque jour en moyenne à cause d’accidents de la route au Zimbabwe, selon une étude sur la sécurité routière dans le pays. Mais, selon le rapport, cela peut être inversé.
Lors du lancement du rapport d’examen des performances en matière de sécurité routière au Zimbabwe, la Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, déclare que le coût des accidents de la route est lourd pour les économies africaines, en particulier en cette période où le continent est en difficulté et tente de relancer son économie face aux effets de la pandémie de Covid-19.
« Tout ce qui nuit à la croissance du PIB de l’Afrique devient important parce que nous en avons besoin pour mieux avancer. La demande des autorités zimbabwéennes de revoir leur transport routier et leur sécurité est encourageante compte tenu de la situation désastreuse de la sécurité routière dans le pays mais aussi du contexte économique très difficile », déclare Mme Songwe.
La Secrétaire exécutive de la CEA fait également remarquer qu’il y a une augmentation de l’importation de véhicules d’occasion au Zimbabwe et dans d’autres pays africains. « En tant que continent, nous devons arrêter l’importation de véhicules qui ne sont pas conformes aux normes, qui finissent par coûter des vies et nuisent au développement économique », dit-elle.
L’examen, mené en partenariat avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière et le gouvernement du Zimbabwe, vise à réduire le nombre de morts et de blessés dans les accidents de la route dans le pays.
L’examen révèle que les décès dus aux accidents de la circulation au Zimbabwe ont augmenté d’environ 34 % entre 2011 et 2019. Le nombre de décès est passé de 1 836 en 2016 à une moyenne de 2 000 décès par an - plus de cinq décès par jour - de 2017 à 2019.
Mme Songwe félicite Jean Todt, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la sécurité routière, d’avoir commandé le rapport en collaboration avec la CEA et de l’avoir mené à bien. Elle félicite également le Gouvernement du Zimbabwe pour avoir compris la nécessité de procéder à l’examen des performances en matière de sécurité routière ; qui montre la volonté du Gouvernement de faire de la sécurité routière un enjeu de développement durable. Vera Songwe exhorte davantage de pays à reconnaître son importance pour leur croissance et leur développement.
Le Zimbabwe est le quatrième pays africain après le Cameroun, l’Éthiopie et l’Ouganda à lancer un rapport d’examen des performances en matière de sécurité routière.
Le rapport d’examen des performances en matière de sécurité routière pour le Zimbabwe avait pour objectif de déterminer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la première Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière 2011-2020 dans le but de stabiliser le taux de décès dus aux accidents de la route et de le réduire de 50 % d’ici 2020. Il recommande également au gouvernement de renforcer la gestion de la sécurité routière pour la deuxième Décennie d’action, 2021-2030.
Jean Todt, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la sécurité routière, déclare que l’Afrique connaît le plus grand nombre de décès sur les routes du monde. Il dit que le chiffre – environ cinq personnes qui meurent chaque jour au Zimbabwe dans des accidents de la route – risque de tripler si aucune mesure n’est prise.
Il indique que le Zimbabwe pourrait inverser le nombre élevé d’accidents sur ses routes en mettant en œuvre les recommandations du rapport d’examen.
« Les rapports indiquent que 90 % des personnes et des biens en Afrique sont transportés par la route. Le transport et la mobilité ne peuvent être durables que s’ils sont sûrs. Nous avons besoin de routes plus sûres, de meilleurs véhicules, de données de qualité et d’infrastructures plus sûres pour un transport routier durable en Afrique », affirme M. Todt.
M. Todt exhorte le Gouvernement du Zimbabwe à mettre pleinement en œuvre les sept conventions fondamentales des Nations Unies sur la sécurité routière, la Charte africaine de la sécurité routière et l’Accord intergouvernemental sur les autoroutes transafricaines.
Il fait remarquer que dans le monde, 1,3 million de personnes sont tuées chaque année dans des accidents de la route et plus de 50 millions sont blessées, l’Afrique enregistrant les taux de mortalité les plus élevés pour 100 000 habitants.
John Mangwiro, Vice-ministre de la santé et de la protection de l’enfance du Zimbabwe, souligne que les accidents de la route sont une cause majeure de décès et de blessures évitables dans le monde, y compris au Zimbabwe.
« Nous nous engageons à assurer la sécurité routière grâce à la mise en œuvre des actions mentionnées dans le rapport », déclare M. Mangwiro.
Le gouvernement, dit-il, a ouvert une institution de signalement des accidents et des urgences et prévoit de doter les ambulances de personnel capable de gérer efficacement les accidents de la route. Les ambulances seront placées stratégiquement le long des autoroutes.
La formation des agents de santé aux urgences liées aux accidents de la route sera également dispensée pour fournir immédiatement des services de soins intensifs, ce qui est essentiel pour prévenir les décès.
George Vera, Consultant national ayant contribué au rapport, déclare que l’examen des performances de la sécurité routière a identifié quatre interventions prioritaires convenues entre la CEE et la CEA et confirmées par les parties prenantes nationales. Elles comprennent le renforcement de la gestion de la sécurité routière ; le renforcement de la capacité de l’Agence nationale responsable de la sécurité routière ; l’établissement d’une base de données sur les accidents de la route, l’amélioration des indicateurs statistiques, des données désagrégées et du système d’intervention et de coordination des soins post-accident (création d’une agence de coordination principale).
Le rapport recommande également une stratégie nationale de sécurité routière sur 10 ans et un plan d’action pour améliorer la sécurité routière au Zimbabwe entre 2021 et 2030.
NOTE AUX RÉDACTEURS : L’examen de la sécurité routière, demandé par le Gouvernement du Zimbabwe, a été mené en partenariat avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la sécurité routière, la CEA, et la Commission économique pour l’Europe (CEE). L’examen fournit une évaluation détaillée de la sécurité routière et de la situation des capacités de gestion dans le pays, et identifie des mesures concrètes pour sauver des vies.
Lien vers le rapport : Link to the report: https://unece.org/publications/road-safety-performance-review-zimbabwe
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