Tunis, le 15 avril 2022 (CEA) - Le Ministère du commerce et du développement des exportations, de la République de Tunisie a organisé, le 15 avril 2022 à Tunis, un atelier en vue de présenter aux parties prenantes nationale sa stratégie de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Elaboré avec l’appui de la Commission économique pour l’Afrique et financé par l’Union Européenne dans le cadre de la stratégie « Global Gateway », le projet de stratégie identifie les avantages comparatifs de la Tunisie à même de lui permettre d’atteindre son plein potentiel commercial dans le contexte de la ZLECAf et d’accélérer la diversification économique du pays.
Après avoir analysé le contexte économique tunisien et les opportunités offertes par la ZLECAf, plusieurs recommandations préliminaires ont été présentées dont la nécessité d’améliorer l’environnement juridique et institutionnel, l’infrastructure logistique et les capacités productives locales, le besoin de mettre en œuvre un système de suivi et d’évaluation et le renforcement des compétences du personnel des parties prenantes sur le plan des règlementations liées à la ZLECAf.
La rencontre s’est tenue avec la participation de représentants d’organismes publics, d’experts nationaux et internationaux en douane, transport et transit international, commerce extérieur, intégration régionale, ainsi que des représentants du secteur privé, et de la société civile, avec pour objectif de faciliter une réflexion ouverte et multisectorielle sur le projet de stratégie.
Officiellement créée le 21 mars 2018 à Kigali (Rwanda), la ZLECAf a pour ambition de devenir un moteur de croissance économique, de transformation structurelle et de développement pour l’ensemble du continent. Une ambition cruciale aujourd’hui au vu des mutations institutionnelles, économiques et sociales connues par la région depuis 2011 et dans la foulée des crises économique causées par la Covid-19 et le conflit en Ukraine, selon Amal Elbeshbishi, Cheffe par intérim de la Section emplois et compétences du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord.
« La ZLECAF est un accord global qui va au-delà de l’accord commercial traditionnel, dans la mesure où, en plus de la libéralisation du commerce des marchandises et des services il fournit un cadre pour l’harmonisation des politiques de concurrence, d’investissement et de propriété intellectuelle et prend en compte le commerce électronique, un secteur nouveau », explique Saida Hachicha, Directrice générale, Ministère du commerce et du développement des exportations de Tunisie, à l’ouverture de la rencontre.
L’Union européenne est aujourd’hui la principale destination des exportations nationales tunisiennes avec plus de 70% contre environ 10,7% à destination du continent africain en 2019. Parmi les exportations de la Tunisie à destination de l’Afrique, les trois quarts sont destinés à des pays de l’Union du Maghreb arabe (Libye, Algérie, Maroc et Mauritanie), suivis de l’Égypte (3,6%), la Côte d’Ivoire (3,48%) et du Sénégal (2,88%).
Menée par les experts nationaux avec le soutien de la CEA, une analyse approfondie de la structure des échanges commerciaux tunisiens a révélé l’existence d’un fort potentiel d’exportation de la Tunisie vers les marchés africains, notamment dans les secteurs agricole, agroalimentaire et industriel (industrie électrique, textile et habillement). Parmi les marchés potentiels prometteurs figurent l’Algérie, le Maroc et la Libye, l’Éthiopie, l’Égypte, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Selon Mme Hachicha, la pleine participation de la Tunisie dans le processus d’intégration régionale africaine, dont la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires et l’adoption d’une démarche de facilitation des échanges commerciaux augmenterait la part des exportations nationales vers l’Afrique de 91%.
Outre le développement des échanges commerciaux la ZLECAf offre à la Tunisie une opportunité de renforcer la compétitivité de ses entreprises, générer plus d’emplois, améliorer le revenu national, et moderniser son économie. Elle peut également renforcer la participation des femmes dans la population active, faciliter le développement de la résilience nationale face au changement climatique ou encore le développement des nouvelles technologies.
Enfin, selon Mme Elbeshbishi, l’intégration renforcée de l’Afrique, dans ses différentes dimensions, permettrait à terme de renforcer la position des pays nord-africains vis-à-vis du reste du monde, augmenter sa capacité à attirer des investissements et renforcer les opportunités de croissance et de développement des pays d’Afrique du Nord ainsi que leur résilience face aux chocs extérieurs.
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