Sao Tomé, 28 février au 03 mars 2022, une équipe de la CEA BSR-AC, en collaboration avec la Commission de l’Union Africaine et avec l’appui financier de L’Union Européenne (EU), a organisé une mission de sensibilisation sur la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) et conduit des discussions sur des perspectives de partenariats sur la promotion de la diversification économique et le développement durable avec le gouvernement de Sao Tomé et Principe (STP).
Dans son ambition de préparer le pays à une mise en œuvre réussie de la ZLECAf, cette mission a été marquée par une réunion de sensibilisation du grand public ainsi que des échanges sur la formulation d’une stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf. L’équipe de la CEA BSR-AC, conduite par M. Adama Coulibaly, Economiste principal et chef de Section des Initiatives sous-régionales, a aussi eu des rencontres bilatérales avec les acteurs programmatiques de différents secteurs vitaux de l’économie de l’archipel.
Les enjeux d’une mise en œuvre réussie de la ZLECAf pour Sao Tomé et Principe.
L’Accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), signé à Kigali (Rwanda) le 21 mars 2018, est entré en vigueur le 30 mai 2019 après le dépôt du 22e instrument de ratification. Son entrée en application depuis le 1er Janvier 2021 marque la concrétisation de l’un des projets majeurs du premier programme décennal de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine dans le cadre du renforcement du processus de l’intégration régionale par le commerce.
L’objectif de cette réunion de sensibilisation était de discuter avec les experts provenant des structures membres du Comité de négociations sur la ZLECAf et des structures parties prenantes dans la mise en œuvre des politiques et stratégies commerciales, y compris le ministère du Commerce, le ministère en charge de l’Industrie, le ministère du Plan, des Finances et de l’Economie bleue, la Douane, et le secteur privé afin d’informer les travaux de formulation de la stratégie.
Au cours de ces rencontres, il a été question d’échanger sur le diagnostic à mener, principalement sur le cadre macro-économique, les outils et cadres institutionnels de promotion du commerce, les risques et opportunités de production et de diversification selon l’approche filières ainsi que la problématique du financement. Il a également été question de la facilitation du commerce, la promotion de la production et la diversification économique du pays, selon l’approche chaines de valeur. Des questions transversales et non moins importantes, telles que l’environnement, les changements climatiques, la technologie, l’infrastructure et le genre ont été abordées.
Si l’impact positif de la ZLECAf sur les économies africaines semble évident, le Ministre Santoméen du Tourisme n’a pas hésité à soulever le risque de voir les ressources provenant des taxes à l’importation baissées substantiellement. La délégation de la CEA, répondant à cette préoccupation, a souligné que les recettes douanières globales diminueraient, mais de manière modérée sur le court terme, de l’ordre des 1 à 3%. De plus, le déficit pourrait être amplement compensé par les recettes issues de l’augmentation des échanges intra-africains ainsi que de la diminution des frais d’importations liées à la dépendance vis-à-vis des pays de l’Union Européenne, surtout le Portugal. Par ailleurs, il a été souligné une facilité d'ajustement mise en place pour fournir des financements à court et moyen termes aux pays vulnérables.
Des rencontres bilatérales ont été effectuées avec les acteurs du développement économique et commercial santoméen et ont mobilisé le ministère du Plan, des Finances et de l’Economie bleue, le Ministre de l’Agriculture, la Douane, l’Institut National des Statistiques, le RC et le PNUD.
Avec le ministère des Finances, il a été question des possibilités d’une collaboration à long terme qui, au-delà de la formulation de la stratégie nationale de mise en œuvre de l’accord de la ZLECAf pourrait inclure entre autres : une assistance technique et un renforcement des capacités des agents du ministère, de la douane, et du commerce. Le BSR-AC de la CEA a quant à lui, mis un accent particulier sur la possibilité de créer à STP un pôle d’attractivité, un carrefour maritime. Il est également revenu sur le fonctionnement du comité interministériel en charge de l’implémentation de la ZLECAf.
Lors de la rencontre avec le ministère de l’Agriculture, la délégation de la CEA a rappelé l’importance d’investir dans les infrastructures structurantes et innovantes, afin de transformer ce secteur totalement dépendant des semences et autres intrants importés. Par la suite, la stratégie devrait garantir une meilleure promotion de l’agriculture Santoméenne en mettant en valeur son caractère 100% biologique.
Rencontre avec les Ministres du Tourisme et du Plan, des Finances et de l’Economie bleue.
Vue l’importance des données dans l’élaboration d’une politique de développement, la CEA n’a pas manqué l’occasion de rencontrer l’Institut National de la statistique (INS). De cette rencontre, il est ressorti le besoin d’une collaboration plus poussée entre les deux entités, ainsi qu’une mise en relation de l’INS avec d’autres institutions afin de capitaliser sur les compétences locales et réduire la dépendance.
Cette mission a également permis de rencontrer les responsables du système des Nations Unies, qui sont actuellement en train de mettre à jour le « Plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable » pour STP. La CEA envisage une participation à la formulation du plan afin de mettre en avant les questions de la diversification économique, transformation structurelle et intégration régionale.
Cette mission s’inscrit dans un long processus d’accompagnement de Sao Tomé et Principe par la CEA. Elle marque un tournant décisif dans le processus de mise en œuvre de la ZLECAf par l’archipel. Dans les prochains jours, il est prévu une série d’échanges virtuels et en présentiels afin de conduire à son aboutissement, ce projet qui refaçonnera à coup sûr le visage des échanges commerciaux ainsi que des perspectives de développement durable de l’archipel.
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