Les panélistes de la Conférence économique africaine (AEC) de 2021, exhortent ce samedi, les pays africains à travailler sur des réformes structurelles qui conduiront à des notations de crédit plus élevées par les agences.
Ils s’exprimaient lors d’une session intitulée, « Les obligations sont-elles le bon instrument pour le financement du développement ? » à ladite Conférence qui se tient dans un format hybride, en présentiel avec des délégués clés réunis sur l’île de Sal, au Cap-Vert, ainsi que virtuellement.
« J’exhorte de nombreux pays africains à entreprendre des réformes structurelles et à continuer à œuvrer pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), car ce sont des facteurs qui contribuent réellement à améliorer les revalorisations des notations », déclare Weyinmi Omamuli, Économiste principal, au PNUD.
Elle ajoute que des réformes telles que l’amélioration de l’environnement des affaires, la stabilité macroéconomique et le développement humain sont essentielles pour permettre aux pays africains d’obtenir des notations de crédit plus élevées.
Omamuli souligne que les pays africains peuvent faire énormément, si la moitié des réformes proposée par les agences de développement est mise en œuvre.
« Si nous enregistrons de meilleurs indicateurs pour atteindre les ODD, nous pouvons aller de l’avant et plaider en faveur de meilleures notations dans les pays africains », déclare Omamuli.
Elle souligne que la plupart des pays africains ont un faible développement humain, en particulier en ce qui concerne les secteurs de l’éducation et de la santé, affirmant que ces pays doivent investir massivement dans ces secteurs.
Omamuli ajoute qu’au cours de la dernière décennie, 175 milliards de dollars américains ont été levés par les pays du continent, une part énorme de capitaux qui n’aurait pas été alloué à ces pays en l’absence de notations de crédit.
Soraya Diallo, PDG de Bloomfield Investment en Côte d’Ivoire, souligne que les pays africains disposent de tout ce qu’il faut pour mettre en œuvre des réformes leur permettant d’obtenir des notations de crédit plus élevées et d’accéder aux marchés internationaux.
« S’ils obtiennent des notations plus élevées, ils débloqueront des fonds pour financer les énormes besoins de développement, en particulier les projets d’infrastructure. Personne d’autre que les pays et les gouvernements africains ne peut instaurer ces réformes », ajoute Soraya.
Elle déclare que les pays africains peuvent également mettre en œuvre des réformes dans la gestion de la dette, la gestion publique des fonds et également créer des marchés transfrontaliers pour l’ensemble du continent.
Les panélistes conviennent que l’Afrique doit éviter d’utiliser des instruments à court-terme pour financer des développements à long-terme afin d’éviter une asymétrie des échéances, en particulier avec les obligations fondées sur des projets.
Les panélistes évoquent également la nécessité de tirer parti du développement des infrastructures régionales pour réduire les risques et soutenir les notations de crédit.
Il a été convenu que les partenariats sont très importants non seulement en termes de renforcement des capacités, mais également pour aborder la perception de la notation de crédit sur le continent.
Les panélistes recommandent aux pays africains de collaborer avec les agences de notation de crédit afin de comprendre leurs mécanismes internes, de sorte que les pays maitrisent les questions pertinentes.
Les panélistes ont évoqué la nécessité pour les économies africaines d’obtenir des notations de crédit plus élevées en améliorant les fondamentaux du crédit. Cela est réalisable en améliorant l’activité commerciale, les structures de gouvernance et en renforçant le capital humain.
Les panélistes suggèrent que davantage d’études soient faites pour faciliter l’établissement des facteurs clés nécessaires pour s’engager efficacement avec les agences de notation de crédit, et même des acteurs des marchés des capitaux. Cela facilitera le développement et le renforcement des marchés de capitaux et garantira que l’Afrique ne soit pas exclue de l’ensemble du processus.
La Conférence économique africaine de 2021 rassemble un large éventail de parties prenantes, notamment des décideurs, des institutions de développement, le secteur privé et des chercheurs, pour discuter des moyens de développer durablement les sources de financement du développement du continent.
La Conférence est organisée par la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Commission économique pour l’Afrique.