Yaoundé, 16 avril 2021 (CEA) – Dans une démarche sans précédent pour assurer une adéquation entre les compétences locales et les besoins urgents de diversification économique, le président Ali Bongo de la République gabonaise a lancé le Centre international multisectoriel pour l’enseignement et la formation professionnels (CIMFEP), à Nkok, près de Libreville, conformément à la prescription de la CEA pour une révolution dans le développement des aptitudes et des compétences pour la diversification économique en Afrique centrale.
Le lancement rapide du centre de formation le 9 avril 2021, dans le contexte d’un projet nourri par le gouvernement il y a quelques années, intervient à peine cinq mois après que la Sous-secrétaire générale de l’ONU et Secrétaire exécutive de la CEA - Vera Songwe, avec plusieurs ministres et hauts responsables de l’économie, de la planification et de l’industrie en Afrique centrale ont préconisé un passage rapide de l’apprentissage par cœur, qui ne faisait que perpétuer les économies bureaucratiques et de recherche de rente, à des modèles centrés sur l’accumulation progressive de compétences et de savoir-faire professionnels, scientifiques, technologiques et d’innovation pour accélérer la transformation structurelle, et la diversification économique verticale et horizontale, conduisant au développement durable dans la sous-région.
«Nous saluons et félicitons le Gabon pour sa décision d’aligner et de cibler la politique de l’éducation, l’acquisition de compétences et le développement des compétences aux besoins du marché et sa quête pour construire une économie diversifiée et compétitive», a déclaré Antonio Pedro.
«Ceci est en totale conformité avec les recommandations de notre 36e session du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIE) qui s’est tenue en novembre 2020 sur le thème Renforcer les aptitudes et compétences pour la diversification économique en Afrique centrale», a-t-il relevé.
Situé dans la zone économique spéciale de Nkok (Nkok SEZ), le centre comprend 32 bâtiments couvrant une superficie totale de 14 hectares. Il est équipé de matériel pédagogique de haute technologie pouvant accueillir 1000 apprenants qui étudieront dans les domaines du génie mécanique, de la maintenance de machines de construction agricole, du soudage, de la maintenance informatique, de la réfrigération et de la climatisation. Sa capacité sera progressivement augmentée au fil des ans.
Le géant de l’agro-industrie du secteur privé, Olam International, qui s’est associé au gouvernement pour mettre en place la ZES de Nkok, a fait partie intégrante de l’interface, des dialogues et des cadres qui se sont développés à partir du Consensus de Douala pour la diversification économique en Afrique centrale conclu lors de la Session ICE de la CEA en 2017 tenue à Douala, Cameroun. C’est une théorie de changement pour les pays de la sous-région pour concentrer leurs efforts de développement sur la diversification économique, rompant ainsi le cercle vicieux des booms et des poussées de croissance dû à une surdépendance de la vente de pétrole brut et d’autres matières premières, au plus bas des chaînes de valeur internationales.
Suite à l’adoption du Consensus de Douala en 2017, parmi d’autres parties prenantes, Olam a activement contribué à la suite des débats et propositions politiques de la CIE qui (i) ont identifié des mécanismes de financement innovants pour la diversification économique en 2018; (ii) articulé le rôle des transformations numériques dans la diversification économique en 2019; avant (iii) d’établir le lien entre diversification économique et compétences en science, technologie et innovation (STI), lors de la CIE de novembre 2020.
Le géant multinational de l’agro-industrie a donc joué un rôle central dans l’adoption par le secteur public-privé des prescriptions de ces processus, notamment la proposition de l’ICE de l’année dernière que la sous-région s’inspire des exemples scandinaves où un lien entre les zones économiques spéciales et les centres de formation a révolutionné développement des compétences pour la diversification économique. Le cas de la Learning Factory situé dans le parc industriel de Raufoss en Norvège et l’initiative de partenariat entre l’Université métropolitaine d’Oslo et les petites et moyennes entreprises (PME) ont été présentées par la CEA lors de la série de débats et d’avis politiques de la CIE en novembre dernier en Afrique centrale.
Dans un communiqué, la Présidence gabonaise a déclaré que le centre de Nkok va « offrir à la jeunesse une formation plus adaptée aux besoins actuels du marché de l’emploi et s’inscrit dans le cadre du Plan d’Accélération de la Transformation impulsé par le Chef de l’État dans des secteurs divers dont celui de l’éducation et de la formation » - une panoplie de mesures tout à fait conforme aux principes de transformation structurelle promus par la CEA au cours des deux dernières années.
«Nous aimerions voir davantage de pays d’Afrique centrale faire comme le Gabon», a déclaré Antonio Pedro de la CEA.
«Le Tchad, par exemple, avec ses plus de 100 millions de têtes de bétail et son potentiel exceptionnel d’énergie solaire et éolienne, parmi les plus importants d’Afrique, devrait orienter ses ressources et sa politique éducative vers le développement d’aptitudes et de compétences uniques dans ces sous-secteurs pour exploiter pleinement son potentiel de développement », a-t-il ajouté.
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