Addis-Abeba, le 8 décembre 2020, CEA - Aishatu Debola Aminu est la Présidente par intérim de l’Association des commerçantes transfrontalières d’Afrique de l’Ouest (AFROACT). À ce titre, elle a eu une excellente connaissance des défis auxquels les commerçants, en particulier les femmes, sont confrontés lorsqu’elles font des affaires à travers les frontières africaines.
Il y a quelque temps, elle est partie du Nigéria pour le Sénégal en vue d’exposer à une foire commerciale. Mais à l’Aéroport de Dakar, les douaniers ont exigé des droits de douane supérieurs à ce qu’elle s’attendait à payer. En raison du litige concernant le paiement, elle n’a pas pu récupérer son produit à temps pour l’exposition.
C’est l’un des obstacles non tarifaires (ONT) qui rendent le commerce intra-africain coûteux. Les obstacles non tarifaires, comme on les appelle, sont une série de réglementations et de procédures restrictives imposées par les autorités gouvernementales telles que les agents des douanes qui découragent la plupart des commerçants transfrontaliers africains. Les obstacles comprennent les difficultés liées aux interdictions d’importation, aux licences ou à la non-reconnaissance des documents présentés par les commerçants.
Les micro, petites et moyennes entreprises, les commerçants informels, les jeunes et les femmes jouent un rôle crucial dans le commerce africain mais sont touchés de manière disproportionnée par les ONT en raison de leurs ressources limitées et de leur accès à l’information. Beaucoup d’entre eux savent qu’il est plus facile de faire du commerce à l’extérieur du continent qu’à l’intérieur de celui-ci.
L’une des mesures prises pour surmonter ces obstacles à partir du 1er janvier 2021 est ce site Internet : www.tradebarriers.africa. Il s’agit d’une plate-forme en ligne qui permet aux hommes et femmes d’affaires africains de signaler, de surveiller et d’obtenir un soutien pour résoudre les obstacles qu’ils rencontrent dans le cadre de leurs activités commerciales. Le mécanisme permettra aux victimes de faire rapport aux autorités compétentes de leur pays qui chercheront ensuite une solution avec les fonctionnaires concernés de l’autre pays impliqué dans le différend. Le plaignant doit d’abord se connecter sur le site Internet, puis déposer sa réclamation. Dans le cadre de l’Accord de la ZLECA, il existe des points focaux nationaux et des comités nationaux de suivi désignés qui sont obligés d’essayer de résoudre ces obstacles non tarifaires. Les pays africains peuvent gagner 20 milliards de dollars par an en supprimant ces obstacles.
Pour que le système fonctionne avec succès, il incombe aux commerçants de le posséder, déclare Christian Knebel de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’un des partenaires de développement promouvant le site Internet, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Par le biais de son Centre africain pour la politique commerciale, la CEA avec le soutien financier de l’Union européenne (UE), aide les États membres de la ZLECA à élaborer des stratégies nationales pour la mise en œuvre de la ZLECA.
« Si vous ne signalez aucun ONT, personne ne pourra résoudre l’obstacle », déclare Knebel.
La ZLECA vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde avec le potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes avec un PIB de plus de 2 500 milliards de dollars et inaugurer une nouvelle ère de développement. Elle a le potentiel de générer de nombreux avantages grâce aux économies d’échelle, à l’expansion des échanges, à la transformation structurelle, à l’emploi productif et à la réduction de la pauvreté.
L’Accord de la ZLECA est entré en vigueur le 30 mai 2019 après la ratification du traité par 22 pays - le nombre minimum requis en vertu du traité - sur les 54 qui ont accepté d'être membres du bloc. L’Accord de la ZLECA est entré en vigueur le 30 mai 2019 après la ratification du traité par 22 pays - le nombre minimum requis par le traité – sur les 54 qui ont accepté de faire partie du bloc. À ce jour, 34 États membres ont soumis leur instrument de ratification de l’Accord avec la CUA. L’Érythrée est le seul pays à avoir pas encore pris d’engagement envers l’organe continental.
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