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Les États insulaires africains font progresser la Plateforme régionale de co-investissement à la COP30

19 novembre, 2025
African island states advance regional co-investment platform at COP30

Belém, Brésil, le 19 novembre 2025 : Les dirigeants des États insulaires africains ont appelé à une mise en œuvre accélérée de la Plateforme régionale de co-investissement de la Commission des États insulaires africains pour le climat (AISCC) pour le financement climatique et l’économie bleue, considérée comme un mécanisme clé visant à intensifier le financement climatique, à renforcer la gouvernance des océans et à favoriser la collaboration régionale. Cet appel a été lancé lors du Dialogue de haut niveau de la COP30 de la CCNUCC sur le thème : « Construire un avenir résilient pour les États insulaires africains et les PEID : accélérer le financement climatique et l’économie bleue ».

Cet évènement, organisé conjointement par les gouvernements des Seychelles et de Guinée-Bissau, l’AISCC et la CEA, a marqué une étape importante vers la mise en œuvre de la « Voie de la Guinée-Bissau », la promotion de l’Initiative RESIslands et l’opérationnalisation de la Plateforme régionale de co-investissement. Cette plateforme vise à mobiliser des projets climatiques et d’économie bleue prévisibles, programmatiques et incitatifs.

Le Dialogue a mis en lumière le rôle croissant des États insulaires africains dans l’agenda climatique mondial de la COP30. Cette conférence a réuni des ministres, des ambassadeurs et des chefs de délégation de petits États insulaires en développement (PEID), ainsi que des responsables de fonds pour le climat, des institutions des Nations Unies et des partenaires au développement.

L’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour les océans, l’Ambassadeur Peter Thomson, a prononcé le discours d’ouverture, soulignant le rôle stratégique des nations insulaires face aux crises climatiques et océaniques. Il a insisté sur la responsabilité mondiale, déclarant : « Les États insulaires africains et les PEID sont en première ligne des crises climatiques et océaniques, mais ils sont aussi porteurs de solutions : gardiens d’écosystèmes marins vitaux et acteurs clés de l’économie bleue ». Il a appelé à un financement prévisible et adapté à l’ambition et à l’urgence dont font preuve les gouvernements des États insulaires pour mettre en œuvre leurs engagements en matière de résilience et de durabilité des océans.

Le Directeur de la Division du changement climatique, de la sécurité alimentaire et des Ressources naturelles de la CEA, Cosmas Ochieng, a prononcé le discours de bienvenue, saluant le leadership de l’AISCC et le ferme engagement des États insulaires africains. Il a souligné la responsabilité collective de la région et de ses partenaires, déclarant : « Ce dialogue est l’occasion de relever collectivement les défis posés par les PEID, de partager des solutions et d’accélérer les actions nécessaires à la protection de vos communautés et de vos économies ». M. Ochieng a réaffirmé l’engagement de la CEA à soutenir les États insulaires par le biais de l’Initiative RESIslands, qui renforce les capacités institutionnelles, la planification de la résilience, les systèmes d’alerte précoce et la coordination régionale. M. James Kinyangi, de la Banque africaine de développement, et M. Samuel Ogallah, de la Commission de l’Union africaine, ont également évoqué les pressions climatiques communes à la région et l’importance de disposer d’institutions renforcées pour accéder efficacement aux financements climatiques et les mettre en œuvre.

Les États membres ont partagé leurs points de vue sur les vulnérabilités et la détermination de la région. Le Directeur adjoint de l’environnement, M. Aboubacar Ben Mahamoud, représentant l’Union des Comores, s’est exprimé au nom du ministre de l’environnement et du tourisme, et a souligné que « la résilience climatique n’est plus une option ; c’est une responsabilité collective et un impératif de survie ». Il a exhorté les fonds multilatéraux à simplifier les procédures d’accès et à soutenir la Plateforme afin que les États insulaires puissent agir avec la rapidité qu’exige la crise.

Dans son message, le Ministre de l’environnement et du développement durable de Madagascar, Michaël R. Manesimana, a souligné que les riches écosystèmes de Madagascar restent soumis à de fortes pressions climatiques et mettent en évidence la nécessité de mobiliser des investissements soutenus et coordonnés. Le message précisait que « face à l’intensification des impacts du changement climatique, cette plateforme de co-investissement représente une opportunité stratégique pour accélérer la mise en œuvre de projets bancables d’économie bleue et renforcer la coopération régionale ».

L’Ambassadrice et Représentante permanente de Cabo Verde auprès de l’ONU, Tania Romualdo, est revenue sur les récents évènements climatiques extrêmes qui ont touché son pays et a appelé à des solutions collectives au-delà des frontières nationales, notamment par le biais de la plateforme régionale de co-investissement. « Ce à quoi sont confrontés les petits États insulaires n’est pas une projection abstraite, mais bien la réalité en première ligne de la crise climatique », a-t-elle souligné, ajoutant que « la mise en œuvre de la plateforme régionale de co-investissement de l’AISCC constitue une étape importante vers la correction des déséquilibres structurels dans l’accès au financement climatique et la mise en place de solutions programmatiques multinationales adaptées aux réalités des États insulaires ».

L’Ambassadrice et Représentante permanente de la Guinée-Bissau auprès de l’Union africaine, Maria Antonieta Alves Lopes, a souligné l’exposition croissante du pays à l’érosion côtière, à la montée des eaux et à l’intrusion d’eau salée. Elle s’est félicitée de la dynamique insufflée par l’Initiative RESIslands et a affirmé que « son approche intégrée – combinant renforcement des capacités institutionnelles, outils de gestion des risques, échange de connaissances et élaboration de notes conceptuelles – apporte une réponse directe ».

S’exprimant au nom de la Guinée équatoriale, le point focal national de la CCNUCC, Pedro Malavo, a souligné l’urgence d’une reconnaissance internationale du statut insulaire du pays. Il a déclaré : « La Guinée équatoriale souhaite être officiellement reconnue comme un petit État insulaire en développement », précisant qu’une telle reconnaissance est essentielle pour accéder à des financements climatiques adaptés à ses vulnérabilités spécifiques. Il a également exprimé le soutien du pays à la Plateforme régionale de co-investissement pour les petits États insulaires africains.

La session de réflexion des partenaires a réuni des acteurs clés de la coopération climatique pour les petits États insulaires en développement, notamment Mathilde Bord-Laurans du Fonds pour répondre aux pertes et dommages, Catherine Koffman du Fonds vert pour le climat, Rawleston Moore du Fonds pour l’environnement mondial, Neha Sharma du Fonds d’adaptation, Chitembo Kawimbe Chunga des Fonds d’investissement pour le climat et Tim Hemmings, Envoyé spécial du Royaume-Uni pour les petits États insulaires en développement. Ils ont réaffirmé leur engagement à soutenir les États insulaires africains en leur offrant une plus grande flexibilité, un accès simplifié aux financements, un soutien renforcé à la préparation et une meilleure prise en compte de leurs priorités, soulignant que le financement de la résilience, de l’adaptation et de l’économie bleue doit être rapidement intensifié pour répondre à l’urgence actuelle.

En clôture de l’évènement, le Directeur général de l’environnement des Seychelles, Justin Proper, s’exprimant au nom du président de l’AISCC, a souligné l’importance d'un leadership insulaire coordonné, déclarant que les États insulaires africains « disposent d’une feuille de route claire pour la résilience et d’une voix unie à la COP30 ». Il a insisté sur l’importance de poursuivre la mise en œuvre de la « Voie de la Guinée-Bissau » et de l’Initiative RESIslands, ainsi que sur le potentiel transformateur de la Plateforme régionale de co-investissement de l’AISCC pour une action à long-terme.

Le dialogue de haut niveau a démontré un soutien important à la Plateforme régionale de co-investissement de l’AISCC, conçue pour aider les institutions nationales et régionales à accéder aux financements climatiques et à les gérer, à consolider les mécanismes de cofinancement, à renforcer le développement des projets, à élargir les partenariats et à mobiliser des investissements pour l’adaptation, la résilience et des économies océaniques durables. Le dialogue a également appelé à un engagement renouvelé en faveur d’une diplomatie climatique coordonnée, à un meilleur accès au financement et au renforcement du développement de l’économie bleue dans toute la région.

L’AISCC, créée par l’Union africaine et présidée par les Seychelles, avec la Guinée-Bissau comme vice-présidente, est reconnue comme un mécanisme continental essentiel pour garantir que les États insulaires africains fassent entendre une voix unifiée dans les agendas mondiaux relatifs au climat et au développement. Grâce à son rôle de coordination, la Commission est devenue un point d’entrée privilégié pour les stratégies de résilience spécifiques aux îles et les partenariats en matière d’économie bleue. La Plateforme régionale de co-investissement de l’AISCC devrait constituer un mécanisme de financement transformateur, permettant aux États insulaires africains de passer d’un engagement au cas par cas à des stratégies d’investissement structurées et à long-terme.

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