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L’Afrique centrale partage ses meilleures pratiques pour une mise en œuvre efficace de l'accord sur la ZLECAf

6 mars, 2025
L’Afrique centrale partage ses meilleures pratiques pour une mise en œuvre efficace de l'accord sur la ZLECAf

Yaoundé, le 6 mars 2025 (CEA) – Les négociateurs en chef de la ZLECAf des pays d’Afrique centrale, les experts nationaux, les opérateurs économiques ainsi que les universitaires appellent à bâtir une nouvelle impulsion de la sous-région sur les enseignements tirés de l’initiative du commerce guidé.

En prélude à la cinquante-septième session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (COM2025) axé sur le thème « Promouvoir la mise en œuvre de l'Accord portant création de  la Zone de libre-échange continentale africaine : proposition d’actions stratégiques transformatrices », le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA a réuni les parties prenantes de la sous-région pour partager les meilleures pratiques et stimuler la mise en œuvre de la ZLECAf.

La rencontre a permis d’établir que la plupart des pays ont achevé les préalables techniques tels que la notification des offres tarifaires au secrétariat de la ZLECAf. Toutefois, il ne reste qu’à les internaliser. À cette étape, seul le Cameroun à insérer ses offres tarifaires pour le commerce des marchandises et des services dans son corpus juridique national. Cette étape a facilité la réalisation des premières opérations de commerce extérieur (importation et exportation) du Cameroun dans le cadre de l’initiative du commerce guidé.

Le partage d’expériences a également démontré que les aux pays de l’Afrique centrale font face à des défis communs : l’accompagnement des opérateurs économiques à échanger sur le marché à travers les relais commerciaux, la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes à la mise en œuvre de l’Accord dans le cadre du comité national ZLECAf et le fonctionnement effectif de celui-ci, la mise en place d’un mécanisme fournissant l’information commerciale fiable et le renforcement de l’infrastructure qualité pour la certification des produits et l’assurance de l’accès aux marchés de ceux-ci.

Le Négociateur en chef et point focal du Comité national de suivi de la ZLECAf du Cameroun, Parfait Eppoh, a suggéré que pour surmonter ces contraintes, il était nécessaire de partager les expériences entre les pays, de favoriser l'apprentissage mutuel et de faire connaître les bonnes pratiques. Il a indiqué que « les six pays de l'union douanière de la CEMAC ont soumis des offres tarifaires conjointes. Cette expérience de travail peut être consolidée dans le cadre d’une mutualisation des efforts pour un commerce efficace au sein de la ZLECAf ».

Le Coordonnateur du sous-comité de l’initiative du commerce guidé du Cameroun, Etienne Cham,  fait remarquer que « le Conseil National des chargeurs du Cameroun (CNCC), responsable de la mise en œuvre de l’initiative du commerce guidé travaille avec les organisations de la sous-région en charge de l’encadrement des chargeurs pour partager son expérience en matière d’identification des entreprises, de formation des opérateurs économiques et d’accompagnement de ceux-ci vers le commerce effectif dans la ZLECAf ».

Le Directeur exécutif du GECAM, le patronat du Cameroun, Narcisse Chassem, appelle à porter une attention particulière aux défis structurels et  affirme que « les contraintes de production sont communs à la sous-région. Pour tirer le meilleur profit de la ZLECAf, il est urgent d’accroitre la production manufacturière. Pour ce faire, nous attendons le désenclavement des bassins de production, la fourniture d’une énergie stable et moins couteuse ainsi que la mise en place d’un mécanisme de garantie pour le financement des entreprises ».

Pour sa part le Directeur général de Sweet Choco, Ntap Ekoue, a indiqué : « Nous avons noué des partenariats commerciaux avec des entreprises africaines dans le cadre de la ZLECAf. Toutefois, l’Afrique centrale n’a toujours pas adopté le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Nous appelons le leadership de la CEA à s’assurer que les banques centrales de la sous-région rendent disponible ce mécanisme afin que les opérations de change n’induisent des coûts supplémentaires au commerce ».

La CEA travaille en étroite collaboration avec les États membres et les communautés économiques régionales (CER) afin que la mise en œuvre de l’Accord de la ZLECAf puisse contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Dans son allocution de clôture, le Chef de la Section des initiatives sous-régionales du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale (BSR-AC/CEA), Adama Ekberg Coulibaly, a assuré aux participants que les États membres disposent de leurs stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAf et des plans d’action correspondants et que la sous-région dispose également d’une stratégie régionale de mise en œuvre de l’Accord, qui a été validée et adoptée en 2023. « Ces documents stratégiques ont été élaborés afin d’orienter les États membres, de façon stratégique, dans leurs efforts de tirer pleinement parti du marché unique africain ».

Zacharie Roger MBARGA
Chargée de communication
Commission économique pour l’Afrique
637, rue 3.069, Quartier du Lac, Yaoundé, Cameroun
Tél. : (+237) 222504348
Courriel : zacharie.mbargayene@un.org