Bujumbura, 26 septembre 2023 (CEA) – « Il y a urgence d’agir pour tirer profit des vastes possibilités non encore exploitées de la coopération internationale en matière d’infrastructure qualité » indique le rapport d’étude sur l'amélioration de la qualité pour accélérer l'industrialisation et la diversification économique présenté par les Bureaux Sous-Régionaux pour l’Afrique Centrale et l’Est de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA).
Au terme du dialogue de haut niveau consacré à l’infrastructure qualité, les experts représentant les Etats membres, les Communautés Economiques Régionales, la CEA, les institutions internationales et régionales compétentes en matières de qualité ainsi que le secteur privé ont reconnu, lors de la deuxième session conjointe du Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et Experts, l’impérieuse nécessité de la consolidation de la coopération et du partenariat pour ériger l’Afrique Centrale et de l’Est en origines de qualité.
Les experts ont recommandé que la coopération devra se faire entre les Etats par le partage d’expérience et des bonnes pratiques. Elle reposera également sur le renforcement des liens entre les Communautés Economiques Régionales afin de promouvoir des systèmes qualité régionaux comprenant à titre d’exemple la politique régionale ainsi que des politiques nationales de la qualité, le schéma régional d’infrastructure qualité, des normes régionales, l’accréditation des laboratoires d’essais/étalonnage, la certification des entreprises, l’équipement de laboratoires de métrologie et la formation du personnel de laboratoires, les organismes d’inspection. Dans la perspective des chaines de valeurs mondiales, la coopération avec les leaders mondiaux de la qualité sera essentielle. Les organismes africains de normalisation ont un rôle crucial à jouer pour encourager ce type de partenariat.
Pour Jean Luc Mastaki Namegabe, Directeur du Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la CEA, « le dialogue de haut niveau sur l’infrastructure qualité a produit les résultats escomptés. Nous attendions un débat franc et inclusif impliquant le secteur privé notamment les PME et les producteurs agricoles, ce fut le cas. Les recommandations que nous prenons, nous comme CEA, c’est de raffermir notre collaboration avec ARSO afin d’offrir à nos pays des éléments d’enrichissement de la normalisation. Nous allons veiller à tisser un partenariat avec les autres acteurs compétents pour accompagner les pays à améliorer leur niveau dans les 7 autres piliers de l’infrastructure qualité exigés par l’Union Africaine ».
Mama Keita, Directeur du Bureau Sous-Régional pour l’Afrique de l’Est de la CEA, « nous parlons de ZLECAf. Cette vaste opportunité veut dire conquête des marchés mais aussi compétition. Ceux qui proposerons des produits de bonne qualité à un coût compétitif vont fidéliser la clientèle. Etant la clé d’accès au marché, la qualité devrait surtout être considérée comme le passeport qui doit être reconnu mutuellement d’où la nécessité de la coopération renforcée ».
Pour tirer profit de la ZLECAf à long terme, il faudra intensifier le lien étroit évident entre industrialisation, production manufacturière et infrastructure qualité. Ce qui appelle au développement des chaînes de valeur et de pôles de compétitivité industriels dans des filières clés comme le bois, le coton, le cuir ou l'agroalimentaire. L'objectif est de stimuler l'offre exportable vers les marchés régionaux et mondiaux. L’analyse comparative détaillée réalisée par l’étude démontre que la plupart des États africains sont à la traîne dans le développement d'organismes de normalisation et d'accréditation efficaces. Pourtant, ces institutions sont cruciales pour faciliter les échanges commerciaux.
Le diagnostic posé par le consultant Léonard Ambassa est saisissant « la situation de la qualité présente des disparités par région et par pays. En effet, 83% des pays de l’Afrique de l’Est (EAC) disposent d’une infrastructure qualité en conformité avec les exigences retenues dans le cadre de la politique qualité africaine, contre 30% seulement pour les pays de l’Afrique centrale (CEEAC) ». L’expert consultant met en exergue le retard persistant de nombreux pays de la région en matière d'infrastructure qualité, malgré quelques progrès constatés depuis 2015. Seuls quelques pays comme le Kenya, l'Afrique du Sud et le Rwanda atteignent aujourd'hui un niveau de performance mondial élevé sur ce plan.
Jean Luc Mastaki Namegabe, Directeur du Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la CEA suggère en urgence de « lancer le processus politique pour développer l’écosystème de la qualité en Afrique centrale et de l’Est car nous ne pouvons plu attendre. Sachant que l’absence de qualité a un coût qui se traduit en faible compétitivité et faible accès au marché, il faut engager un dialogue transsectoriel qui permet de mobiliser et d’impliquer tous les acteurs des différents segments des chaines de valeurs prioritaires. »
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