New York, le 19 juillet 2023 (CEA) - À New York, les dirigeants africains ont appelé à des investissements concertés dans les infrastructures énergétiques et hydrauliques pour accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
« Nous devons repenser le développement et mener une transition qui soit résiliente au climat, vraiment juste, centrée sur les personnes, inclusive et équitable pour tenir les promesses des agendas », a déclaré le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique, Antonio Pedro, lors d’un évènement de la Journée de l’Afrique en marge du Dialogue politique de haut niveau à New York.
Organisé sous le thème, « Exploiter l’eau et l’énergie pour l’industrialisation durable et la transformation économique inclusive de l’Afrique », l’évènement a été coorganisé par le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour l’Afrique (UN-OSAA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (CUA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP).
M. Pedro a noté que les pays africains ont été touchés de manière disproportionnée par de multiples crises qui ont annulé les gains de développement, mais l’Afrique avait les solutions au développement durable.
« Les opportunités ou les modèles africains et les solutions innovantes ne manquent pas pour nous permettre d’atteindre les ODD et de nous projeter vers l’Afrique que nous voulons. Le renforcement de nos capacités de mise en œuvre est une condition sine qua non du succès », a déclaré M. Pedro.
Soulignant l’importance d’exploiter l’eau et l’énergie pour l’industrialisation durable et la transformation économique inclusive de l’Afrique, M. Pedro a déclaré que l’eau est un catalyseur important pour la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063. Par exemple, par le biais de l’Initiative de la Grande Muraille bleue, la CEA, en collaboration avec d’autres partenaires, cherche à accélérer l’économie bleue dans la région de l’Océan Indien occidental.
En ce qui concerne l’énergie, M. Pedro a déclaré qu’il ne peut y avoir de zéro net d’ici 2050 sans accès universel à l’énergie d’ici 2030, car il est essentiel d’exploiter les abondantes ressources énergétiques renouvelables et propres de l’Afrique. Le continent attire actuellement moins de 1,5 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ; ces investissements croîtraient grâce à de meilleures mesures réglementaires et politiques.
En jouant le rôle de pionnier dans le secteur de l’hydrogène vert, par exemple, l’Afrique pourrait produire plus de 1 000 milliards de dollars d’hydrogène vert par an d’ici 2035.
La CEA, en collaboration avec le Secrétariat des champions de haut niveau des Nations Unies sur le changement climatique et d’autres institutions régionales, soutient les membres de l’Alliance africaine de l’hydrogène vert avec un potentiel d’hydrogène vert. Si cela se concrétise, cela pourrait générer 122 milliards de dollars supplémentaires pour le PIB des pays membres tout en créant environ 4 millions d’emplois d’ici 2050, a indiqué M. Pedro.
« Non seulement les opportunités d’énergie renouvelable sont immenses, mais elles sont également lucratives », a affirmé M. Pedro.
Le marché mondial des énergies renouvelables devait atteindre une valeur de près de 2 000 milliards de dollars d’ici 2030 et seulement 10 % de ce montant soit 200 milliards de dollars pourrait contribuer à l’économie africaine.
Faisant écho à la nécessité d’exploiter les ressources énergétiques renouvelables pour le développement durable, la Ministre nigérienne de l’environnement et de la lutte contre la désertification et Présidente du Bureau du FRADD-9, Garama Saratou Rabiou Inoussa, a déclaré que l’Afrique a besoin d’un soutien financier. Elle doit également intensifier les initiatives innovantes et transformatrices telles que la Grande Muraille verte et la Grande Muraille bleue pour atteindre les objectifs du Programme de développement à l’horizon 2030 et ceux de l’Agenda 2063, a-t-elle déclaré.
S’exprimant lors du même évènement, l’Administratrice adjointe et Directrice régionale pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement, Ahunna Eziakonwa, a appelé à l’intensification des modèles de développement énergétique qui fonctionnent parce que la pauvreté énergétique est un défi sérieux nécessitant une action urgente.
Reconnaissant la nécessité de réduire la pauvreté énergétique sur le continent, la Présidente du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), Lachezara Stoeva, a mis les pays africains au défi d’adopter des stratégies d’industrialisation verte et propre qui favorisent des opportunités économiques équitables et aident à faire face à la crise climatique.
« L’Afrique est en train de changer son récit de développement en lançant des initiatives ambitieuses qui pourraient changer la donne pour la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063 », a souligné Mme Stoeva, ajoutant que l’industrialisation durable en Afrique est cruciale pour promouvoir une transformation économique inclusive, améliorer la fabrication et créer des emplois décents.
Pour sa part, le Ministre plénipotentiaire de la Mission de l’Égypte auprès des Nations Unies, Mohamed Nasr, a indiqué que l’augmentation des effets climatiques et du coût du financement, ainsi que les défis de la sécurité alimentaire et énergétique « appellent à l’action pour renforcer la résilience et à passer à des modèles de développement plus sensibles au climat ».
L’Afrique n’enregistre que 3,3 % de la consommation mondiale d’énergie et possède un grand potentiel d’énergies renouvelables, mais elle n’a attiré que 0,5 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables. 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité, a déclaré M. Nasr.
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