Addis-Abeba, le 28 octobre 2024 (CEA) – L’Afrique doit investir de toute urgence dans des systèmes de données et de statistiques robustes pour accélérer le développement durable, a exhorté le Directeur du Centre africain pour la statistique, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Oliver Chinganya.
À l’ouverture du onzième Forum sur le développement de la statistique en Afrique (FASDEV X) et ce dans le cadre de la série d’évènements organisés par la communauté des statisticiens africains, notamment la Commission africaine de statistique (STATCOM), M. Chingaya a souligné l’importance des données et des statistiques pour une prise de décision et une planification éclairées.
Initié en 2004 par la CEA, la Banque africaine de développement, le Partenariat statistique au service du développement du 21ème siècle (PARIS21) et la Banque mondiale, FASDev, rassemble des représentants des Bureaux nationaux de statistique, des centres de formation en statistique, des institutions internationales, régionales et sous-régionales, des agences bilatérales et les donateurs internationaux qui délibèrent sur le soutien au développement de la statistique en Afrique.
FASDev qui est organisé dans le cadre de la Commission africaine de statistique (STATCOM), a établi des liens entre les producteurs de statistiques officielles, les centres de formation statistique et les partenaires soutenant le développement de la statistique en Afrique.
Le Forum de cette année a pour thème : « Renforcer la mobilisation des ressources techniques et financières pour soutenir l’innovation dans le développement statistique en Afrique », qui, selon M. Chinganya, reflète les efforts continus dans la transformation et la modernisation des statistiques officielles sur le continent.
M. Chinganya a souligné que les pays africains avaient réalisé des progrès notables dans le renforcement de leurs systèmes nationaux de données et de statistiques en matière de recensements numériques et de modernisation des données administratives à des fins statistiques. En outre, de nombreux pays ont exploité la science des données et de nouvelles sources de données pour combler les lacunes en matière de données et répondre de manière adéquate aux besoins des utilisateurs.
Malgré les progrès réalisés, l’Afrique a été confrontée à des investissements limités dans les données et les statistiques, ce qui a entravé l’innovation et la fourniture en temps opportun de statistiques précises pour le développement.
« Il est nécessaire d’accélérer la fourniture de données et de statistiques solides afin d’aider les gouvernements à accélérer la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063, à travers ses plans de développement national », a déclaré M. Chinganya, appelant au renforcement de la mobilisation des ressources techniques et financières pour soutenir l’innovation dans le développement de la statistique en Afrique.
« J’exhorte le onzième Forum sur le développement de la statistique en Afrique à réfléchir sérieusement au renforcement des synergies entre toutes les parties prenantes afin de renforcer l’innovation dans le système statistique africain, car « la synergie s’avère être meilleure que ma voie ou la vôtre ; c’est notre façon de faire », a-t-il déclaré.
De nombreux efforts sont en cours. Par exemple, la CEA, en collaboration avec le Département des affaires économiques et sociales et l’Institut national des statistiques du Rwanda, a développé les capacités des Bureaux nationaux de statistique africains à exploiter les sources de mégadonnées et les techniques de science des données pour compléter les statistiques officielles. En outre, la CEA, la FAO et trois centres régionaux de formation en statistiques se sont associés pour pourvoir une formation et offrir un renforcement des capacités en matière de statistiques agricoles. « Grâce à ce partenariat, 48 étudiants des Systèmes statistiques nationaux ont obtenu une maîtrise en statistiques agricoles de 2022 à 2024 », a-t-il déclaré.
« Le thème de STATCOM de cette année « Libérer le potentiel de l'innovation africaine dans le développement statistique » résonne avec la philosophie du FASDev, qui a pour objectif de développer et de renforcer la capacité des Bureaux nationaux de statistique à moderniser et à transformer leurs systèmes statistiques », a indiqué M. Chinganya.
Pour sa part, le Chef des statistiques économiques, à la Commission de l’Union africaine et Directeur par intérim de l’Institut de statistique de l’Union africaine (STATAFRIC), Adoum Gagoloum, a souligné que le développement de l’Afrique dépend de statistiques fiables et que les pays africains doivent améliorer leurs systèmes de collecte de données.
« L’état de la collecte de données en Afrique est important pour améliorer la qualité des données et crucial pour la prise de décision et le développement. Les acteurs doivent travailler dur pour produire des statistiques crédibles », a indiqué M. Gagoloum, appelant à la mobilisation de ressources plus importantes et durables pour produire des données fiables.
Notant que La pandémie de COVID-19 a révélé les vulnérabilités des systèmes statistiques africains, a déclaré le Directeur du Département des statistiques de la BAD, Babatunde Omotosho, ajoutant que l’Afrique doit intensifier l’innovation et mobiliser des ressources pour le développement statistique.
« Nous devons rechercher de nouveaux partenariats et ressources de financement pour donner la priorité aux projets de développement statistique en Afrique », a affirmé M. Omotosho, soulignant que la CEA, l’Union africaine et la BAD se sont associées pour faire avancer la modernisation des systèmes statistiques en Afrique.
Réitérant l’importance des partenariats et de la coordination dans la transformation des systèmes statistiques africains, le Conseiller interrégional au Partenariat statistique au service du développement du 21ème siècle (PARIS21), Philippe Gafishi, a déclaré que l’Afrique doit créer des synergies entre des parties prenantes très diverses pour maximiser l’impact des ressources et améliorer l’efficacité et la réactivité des systèmes statistiques africains.
« La transformation est essentielle pour combler les lacunes en matière de données et pour réaliser l’Agenda 2063 de l’Afrique et les ODD. Cependant, cette vision nécessite un personnel qualifié et une infrastructure robuste, et c'est ici que les parties prenantes et les donateurs peuvent avoir un impact, non seulement en fournissant des ressources mais aussi en développant une expertise technique », a affirmé M. Omotosho.
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