Depuis 2014, le Centre africain pour les politiques foncières (ALPC), une initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique et de la Banque africaine de développement, organise tous les deux ans des conférences sur la gouvernance foncière en Afrique. Ces conférences, alignées sur le thème annuel de l’Union africaine, ont permis aux gouvernements et aux décideurs politiques, aux chercheurs, aux autorités traditionnelles, aux partenaires techniques et de développement et aux acteurs non étatiques d’échanger sur les progrès réalisés dans l’élaboration de politiques de gestion foncière inclusives et transparentes et l’intégration des meilleures pratiques émergentes en matière de gouvernance foncière.
Dans le prolongement de ces conférences, l’ALPC a été très actif en mai et juin 2025 avec l’organisation d’ateliers virtuels pour chacun des principaux groupes de parties prenantes participant aux conférences foncières. Ces réunions visaient à offrir au Centre l’occasion d’examiner les progrès réalisés par chaque groupe dans la mise en œuvre des engagements, appelés « appels à l’action », pris lors des conférences biennales sur les politiques foncières en Afrique, tenues en 2014, 2017, 2019, 2021 et 2023.
Les discussions avec les parties prenantes devaient dynamiser la mise en œuvre continue de la Déclaration de l’Union africaine sur le foncier en Afrique. Les points de vue recueillis aideront également le Centre à élaborer un mécanisme de suivi continu de leurs actions.
Par ailleurs, les forums ont également permis de sensibiliser les parties prenantes au thème de la conférence de 2025. L’analyse du thème de la conférence visait à motiver les parties prenantes à préparer des résumés pertinents, à s’inscrire et à participer activement à la conférence qui se déroulera du 10 au 14 novembre 2025.
Les discussions animées qui ont suivi la plupart des réunions ont fourni le ton et le contenu nécessaires à la réalisation de ces objectifs.
Réalisations vers une gouvernance foncière inclusive en Afrique
Dans l’ensemble, les parties prenantes de chaque groupe ont bien progressé dans la mise en œuvre des engagements pris lors des précédentes conférences sur les politiques foncières. Par exemple, plus d’un tiers des États membres de l’Union africaine ont réalisé d’importants progrès dans la formulation, la mise en œuvre ou la révision de leurs politiques foncières nationales, ainsi que dans la mise en place de cadres institutionnels appropriés. Les institutions universitaires et de recherche continuent de repenser leurs programmes de formation afin de mieux répondre aux enjeux contemporains de gouvernance foncière en Afrique. Elles produisent et diffusent également des données scientifiques pour la formulation et la mise en œuvre des politiques foncières.
Les acteurs non étatiques défendent et participent activement aux processus d’élaboration de cadres politiques et juridiques, ainsi que d’autres outils de gouvernance foncière, qui reconnaissent et protègent les droits des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables. Ils participent également à la sensibilisation et à la mobilisation des communautés sur les questions liées à la gouvernance foncière et au changement climatique. Les autorités traditionnelles, qui exercent une certaine autorité en matière de gouvernance foncière au sein de leurs juridictions, ont fourni des efforts considérables pour créer un forum leur permettant d’exprimer leurs préoccupations. Ils ont également plaidé et soutenu la documentation et l’enregistrement des terres coutumières, et ont contribué à faire évoluer les mentalités concernant la propriété et l’accès à la terre pour les femmes et les jeunes.
Les partenaires techniques et de développement de l’Afrique ont continué d’apporter un soutien technique et financier aux activités des quatre groupes d’acteurs, notamment la formulation et la mise en œuvre de politiques foncières, la production de connaissances pour la gouvernance foncière, le renforcement des institutions foncières gouvernementales et le renforcement des capacités des groupes d’acteurs non étatiques.
Les ateliers ont souligné que, malgré les progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme foncier en Afrique, il reste encore beaucoup à faire. Certaines des actions potentielles seront abordées lors de la Conférence de 2025 sur la gouvernance foncière en Afrique, qui mettra l’accent sur la justice et la réparation pour les Africains et leurs descendants, en particulier dans le secteur foncier.