Addis-Abeba, Éthiopie, le 12 mars 2025 – En prévision de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de 2025, qui se tiendra la semaine prochaine, un Comité d’experts s’est réuni au Centre de conférences des Nations Unies, à Addis-Abeba, pour une réunion technique préparatoire de trois jours. Ladite réunion a pour objectif d’examiner l’état du développement économique et social en Afrique et les progrès vers l’intégration régionale. Le thème de la Conférence des ministres de cette année est « Promouvoir la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine : proposition d’actions stratégiques transformatrices ».
Le Comité, qui se réunit du 12 au 14 mars, discutera également des questions statutaires relatives aux travaux de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et formulera, le cas échéant, des recommandations qui seront soumises à l’examen des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique lors du segment ministériel, les 17 et 18 mars.
Ouvrant la réunion des experts, la Ministre d’État éthiopienne des finances, Semereta Sewasew, a déclaré que le thème de la Conférence des ministres de cette année souligne l’urgence de libérer le potentiel économique du continent grâce au renforcement du commerce intra-africain. Elle a ajouté que la ZLECAf est plus qu’un simple cadre juridique ; c’est une initiative transformatrice visant à approfondir les liens économiques de l’Afrique. En facilitant les échanges commerciaux, en harmonisant les politiques et en supprimant les obstacles, l’Accord vise à favoriser l’industrialisation, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté, autant d’éléments essentiels à la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063, le plan d’action de l’Afrique pour le développement durable.
La Ministre Sewasew a déclaré que malgré l’ambition qu’affiche la ZLECAf, les déficits d’infrastructures, les contraintes de financement et les disparités de capacités entre les États membres constituent des obstacles majeurs à sa mise en œuvre. Elle a appelé les délégués à proposer des recommandations concrètes pour garantir que la ZLECAf se traduise par des progrès tangibles, en particulier pour les femmes, les jeunes et les petites et moyennes entreprises, qui sont essentiels au développement économique de l’Afrique.
Elle a également souligné l’engagement de l’Éthiopie en faveur de l’intégration régionale, notamment par des investissements substantiels dans les infrastructures, comme le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, qui renforce les liens commerciaux dans la Corne de l’Afrique. De plus, les ressources énergétiques de l’Éthiopie, notamment celles du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, positionnent le pays comme un leader de la coopération énergétique régionale.
Pour sa part, le Secrétaire exécutif adjoint de la CEA, a souligné le rôle de la ZLECAf comme modèle de développement et plateforme politique qui permet à l’Afrique de faire valoir ses intérêts collectifs sur la scène internationale. Il a appelé à une réévaluation de la dépendance du continent aux importations, exhortant les États membres à exploiter les capacités de production locales pour des matières premières comme les engrais et le pétrole raffiné.
M. Pedro a noté que le commerce intra-africain restait faible et ne représentait que 14,4 % du commerce total du continent, et a déclaré que la ZLECAf représentait une opportunité unique de renforcer les échanges commerciaux en Afrique, estimant que le commerce intra-africain pourrait augmenter de 45 % d’ici 2045 si les barrières tarifaires et non tarifaires étaient réduites.
Il a souligné le rôle essentiel du développement des infrastructures dans la réalisation du potentiel de la ZLECAf, précisant qu’environ 411 milliards de dollars des États-Unis sont nécessaires pour les infrastructures de transport afin de soutenir l’accroissement des échanges commerciaux, notamment les investissements dans les chemins de fer, les navires et les camions.
Le président sortant de la Conférence des ministres africains, originaire du Zimbabwe, a souligné les progrès réalisés par la CEA au cours de 2024 en vue de soutenir les États membres dans des domaines tels que la stabilité macroéconomique, la planification du développement et l’industrialisation. Il a réaffirmé son engagement à consolider ces acquis et à plaider en faveur d’un système financier mondial équitable, alors que l’Afrique cherche à transformer ses économies grâce à la ZLECAf.
La Conférence constitue l’un des principaux forums de dialogue et d’échange de vues entre les ministres africains en charge des finances, de la planification et du développement économique, ainsi que les gouverneurs des banques centrales, sur les questions relatives au programme de développement du continent.
Évènements parallèles :
Ce week-end, en amont du segment ministériel, la Conférence accueillera les évènements parallèles suivants :
Pour en savoir plus sur la Conférence des ministres : https://www.uneca.org/eca-events/cfm2025/overview
Suivez la session des experts en direct sur : https://webtv.un.org/en/asset/k1m/k1mi4xr9yf
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