Addis-Abeba, le 19 mars 2025 (CEA) - La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) n’est pas un évènement ponctuel, mais un processus global et continu qui exige une patience, un tact et une planification stratégique, a expliqué le Président du Bureau de la Conférence des ministres africains des finances et de la planification et du développement économique, Riyad Mezzour.
Il s’exprimait lors d’une conférence de presse visant à souligner et à expliquer certaines des décisions prises lors de la cinquante-septième de la Commission économique pour l’Afrique : la Conférence africaine des ministres des finances, de la planification et du développement économique, qui s’est tenue du 12 au 18 mars 2025, à Addis-Abeba.
La conférence avait pour thème « Faire progresser la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine : proposition d’actions stratégiques transformatrices ».
Riyad Mezzour, qui est également le Ministre marocain de l’industrie et du commerce, a déclaré que la conférence avait reconnu la nécessité de prendre des mesures transformatrices pour améliorer la mise en œuvre de la ZLECAf. Cela a souligné l’importance d’activer les chaînes de valeur régionales pour renforcer l’intégration et a insisté sur la nécessité de coordonner les efforts visant à éliminer les obstacles à la promotion du commerce intra-africain.
Il a également expliqué que la conférence avait également examiné le rôle de la numérisation dans la transformation économique de l’Afrique, l’investissement dans les infrastructures et les compétences numériques, l’autonomisation de la jeunesse africaine dans le cadre de la ZLECAf par des investissements accrus dans l’éducation, la formation et l’entrepreneuriat, et la priorité accordée au changement climatique et au développement durable tout en promouvant des pratiques commerciales durables.
Il a fait valoir que la réalisation de ces objectifs exige une volonté politique forte et une prise de décision efficace pour favoriser la collaboration entre les États membres. Il est important de garantir des politiques cohérentes et appliquées, associées à une approche stratégique impliquant un tact et une négociation prudente.
Le Secrétaire exécutif de la CEA, M. Claver Gatete, a souligné que l’évolution du paysage mondial, marquée par des investissements et une aide de plus en plus limités en faveur des pays africains, met en évidence l’urgence pour le continent de promouvoir le commerce et les investissements intra-africains par le biais de la ZLECAf.
Il a expliqué qu’en renforçant leurs relations commerciales et en investissant les uns dans les autres, les pays africains peuvent renforcer leur résilience économique, stimuler la croissance et créer une économie régionale plus autonome, ce qui est essentiel face à ces pressions et ces défis externes.
M. Gatete a révélé que la CEA travaille activement avec les pays africains à l’élaboration de stratégies nationales sur mesure dans le cadre de la ZLECAf, afin de permettre à chaque pays de tirer efficacement parti des opportunités offertes par celle-ci.
Il a expliqué qu’en se concentrant sur leurs atouts individuels et leurs arguments de vente uniques, ces pays peuvent renforcer leurs avantages concurrentiels sur les marchés régionaux et mondiaux et stimuler ainsi la croissance économique et l’intégration à travers le continent.
Le Ministre des finances du Zimbabwe, Nthuli Ncube a souligné l’urgence de créer une organisation africaine de notation de crédit afin d’empêcher la sous-évaluation des pays africains dans le système financier mondial. Une telle organisation renforcerait la crédibilité, améliorerait l’accès aux investissements et soutiendrait la ZLECAf, a-t-il ajouté.
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