Addis-Abeba, 17 mars 2025 (CEA) - Le marché prévu de 1,3 milliard de dollars pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) doit être protégé afin qu'il ne devienne pas un marché pour d'autres entités commerciales d'autres continents. C'est ce qu'a déclaré Ahmed Bening Wiisichong, secrétaire général de l'Union panafricaine de la jeunesse (UPJ), l'organisme qui regroupe les conseils nationaux de la jeunesse du continent, lors d'un forum de la jeunesse africaine sur le thème « Faire en sorte que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) profite aux jeunes Africains : opportunités, défis et perspectives », le samedi 15 mars à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le forum, organisé conjointement par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et l'UPJ, a réuni, en présentiel et en ligne, plus de 200 jeunes représentant divers groupes de jeunes du continent, notamment des start-ups, des entrepreneurs, des acteurs du secteur créatif, des défenseurs des politiques publiques, des groupes œuvrant sur le genre et des personnes handicapées. Des organisations de la société civile africaines œuvrant pour le développement économique des jeunes et des partenaires au développement étaient également présentes.
Le forum des jeunes sur la ZLECA s'est inspiré du Pacte pour l'avenir, approuvé par l'Assemblée générale en septembre 2024, qui met l'accent sur l'inclusion des jeunes dans les initiatives de développement, notamment en Afrique, où vivent environ 400 millions de jeunes. La ZLECA unit les États membres de l'Union africaine, créant un marché de 1,3 milliard de personnes avec un PIB de 3 400 milliards de dollars. Cette initiative vise à stimuler la croissance économique, à créer des emplois, à renforcer le commerce intra-africain, à réduire la dépendance aux marchés extérieurs et à promouvoir l'intégration régionale.
Pour la jeunesse africaine, la ZLECA offre des opportunités en matière d'entrepreneuriat, d'innovations numériques, d'agriculture durable et d'énergies renouvelables, favorisant ainsi la collaboration entre les nations. La réunion visait donc à donner aux jeunes Africains les moyens de tirer parti des opportunités offertes par la ZLECA et à proposer des approches pour la maintenir en phase avec leurs aspirations.
M. Wiisichong a appelé toutes les parties prenantes à assurer un plaidoyer soutenu afin d'aider la ZLECA, qui en est encore à ses débuts, à passer de la théorie à la réalité avec la pleine participation de la jeunesse africaine.
À cet égard, il a souligné l'importance de donner aux jeunes, en particulier aux jeunes femmes, les moyens d'acquérir les compétences, les connaissances et les ressources financières essentielles pour leur permettre de s'impliquer activement dans l'initiative.
M. Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA, a souligné l'importance d'impliquer les jeunes Africains dans des initiatives clés comme la ZLECA, expliquant que les quelque 400 millions de personnes de moins de 25 ans en Afrique peuvent stimuler l'innovation et la croissance économique. Leur prise en compte est essentielle pour garantir que des politiques telles que la ZLECA soient pertinentes et efficaces pour relever les défis et saisir les opportunités futurs de l'Afrique. Il a appelé les États membres à impliquer les jeunes dans les activités de la ZLECA. Il a également appelé à une réforme de l'architecture financière mondiale, à l'acquisition de compétences technologiques renforcées et à l'amélioration des infrastructures afin de garantir une mise en œuvre efficace de la ZLECA, au bénéfice de l'avenir de l'Afrique et de sa jeune population en plein essor.
Mme Muna Ahmed, ministre d'État chargée de la Jeunesse en Éthiopie, s'est adressée au forum et a appelé à la mise en œuvre intégrale et adéquate de la ZLECA, car elle pourrait contribuer à lutter contre le taux croissant et inacceptable de chômage des jeunes sur le continent.
M. Stephen Karingi, directeur de l'intégration régionale et du commerce de la CEA, lors d'une présentation sur le thème « L'avenir du commerce et du développement en Afrique », a appelé à un engagement continu des jeunes, mais les a également encouragés à se renseigner sur la ZLECA afin de rester pertinents pour l'initiative.
Saïd Adejumobi, directeur de la Division de la planification stratégique, de la supervision et des résultats de la CEA, qui a animé le forum, a indiqué que l'avenir de l'Afrique appartient à la jeunesse et que, par conséquent, elle doit être impliquée dans toutes les initiatives de développement sur le continent. La réunion a été marquée par des tables rondes, le partage d'expériences par des startups, les commentaires des décideurs politiques et une séance de questions-réponses avec le Secrétariat de la ZLECA.
Ce forum est l'un des événements parallèles de la cinquante-septième session de la Commission économique pour l'Afrique : Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, intitulée « Faire progresser la mise en œuvre de l'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine : proposer des actions stratégiques transformatrices », qui se tiendra du 12 au 18 mars 2025 à Addis-Abeba.
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