l'Afrique subsaharienne (ASS) reste la région du monde la plus touchée par l'extrême pauvreté, la plus dépendante des importations de denrées alimentaires et la plus menacée par l'insécurité alimentaire. Paradoxalement, c'est aussi la région qui présente la plus forte concentration de terres arables non utilisées et le plus faible niveau d'utilisation d'engrais. C'est particulièrement vrai pour les pays d'Afrique centrale, qui dépendent fortement des importations alimentaires malgré leurs vastes terres arables. En effet, à l'exception de quelques plantations industrielles, l'agriculture en Afrique subsaharienne en général, et en Afrique centrale en particulier, se caractérise par un faible niveau de mécanisation, une faible utilisation d'engrais NPK et de semences améliorées, une faible utilisation des techniques d'irrigation, une agriculture à forte intensité de main d'œuvre, en particulier par les femmes, et la nature ardue du travail agricole manuel. En conséquence, la productivité agricole, en particulier celle des cultures céréalières, reste très faible par rapport à d'autres régions du monde. Dans ce contexte, l'utilisation intensive d'engrais NPK est susceptible de stimuler la productivité agricole en Afrique subsaharienne, en particulier en Afrique centrale, comme elle l'a fait ailleurs dans le monde. En effet, l'expérience des pays développés et émergents montre que l'augmentation de la productivité agricole est le résultat de l'utilisation intensive des engrais NPK.
Cependant, malgré plusieurs initiatives visant à promouvoir l'utilisation des engrais NPK sur le continent africain, l'Afrique subsaharienne a un taux d'application d'engrais par hectare très faible, bien en deçà de l'objectif d'utilisation d'engrais de 50 kg par hectare fixé lors du Sommet africain sur les engrais d'Abuja en 2006, par rapport à la moyenne mondiale de 146 kg par hectare. En effet, l'objectif déclaré de ces initiatives étant de rendre les engrais plus accessibles et abordables pour les agriculteurs du continent, quelle que soit leur origine, elles ont servi à financer les importations d'engrais NPK bien plus qu'à encourager la production locale. Il va sans dire que toutes ces initiatives, malgré leurs bonnes intentions, ont contribué à rendre les pays d'Afrique subsaharienne malheureusement dépendants des engrais importés, tout en les exposant à des chocs exogènes, notamment en cas de hausse des prix desdits engrais sur le marché international, avec toutes les conséquences socio-économiques que cela implique. C'est dans ce sens que le développement des industries pétrochimiques et des engrais en Afrique subsaharienne en général, et en Afrique centrale en particulier, est d'une importance capitale pour rendre les engrais NPK et les produits pétrochimiques disponibles, accessibles et rentables.
En Afrique centrale, sept pays (Angola, Guinée équatoriale, Cameroun, Gabon, République du Congo, Tchad et RDC) disposent de réserves prouvées de pétrole brut et de gaz naturel, rendant urgent l'investissement dans la fabrication de produits pétrochimiques. En outre, l'Afrique centrale dispose de réserves prouvées de potasse et de phosphate, notamment en République du Congo, permettant de développer des chaînes de valeur régionales de nouvelle génération et des zones économiques spéciales dans le domaine des engrais et de la pétrochimie. C'est dans ce contexte que le Bureau sous-régional de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) pour l'Afrique centrale et ses partenaires organisent un webinaire, le jeudi 19 décembre 2024, à partir de 10h00 GMT (UTC), sur le thème : « Investir dans la production d'engrais NPK et les chaînes de valeur pétrochimiques pour réaliser la révolution verte en Afrique centrale ». Rejoignez-nous et notre panel d'experts et de partenaires du développement pour clarifier les questions en jeu afin de relever les défis de la transformation réussie de l'agriculture en Afrique centrale.
En Afrique centrale, l'appel de Niamey du 25 novembre 2022 lors du sommet extraordinaire des chefs d'Etat de l'UA renforce l'urgence de la démarche, les villes et les régions étant appelées à prendre en charge tous les processus endogènes qui peuvent contribuer à leur développement.
C'est dans ce contexte que la Commission économique pour l'Afrique (CEA), en appui à la Plateforme régionale des organisations paysannes d'Afrique centrale (PROPAC) et en étroite collaboration avec le département de l'agriculture et du développement rural de la Commission de l'Union africaine, l'Afdb, l'Agra et d'autres partenaires stratégiques du monde agricole, propose d'organiser un webinaire le mardi 19 décembre 2024, dans le cadre des activités préparatoires à l'élaboration du nouveau PDDAA, en amont du sommet extraordinaire des chefs d'État de la CUA prévu du 9 au 11 janvier 2025, à Kampala, en Ouganda.
L'objectif de ce webinaire est de fournir une plateforme d'échange et de débat éclairé avec les différentes parties prenantes sur l'importance d'accorder une attention particulière à investir à bon escient dans la fabrication d'engrais, de zones économiques spéciales pour la fabrication d'engrais et de produits pétrochimiques, accélérateur de la transformation de l'agriculture en Afrique centrale dans le contexte de la nouvelle adoption du PDDAA et de sa mise en œuvre, de l'avènement de l'AfCFTA et des plans directeurs de diversification industrielle et économique (PDIDE).