L’Afrique n’est responsable que de 4 % des émissions de gaz à effets de serre (GES), mais elle est une des régions du monde les plus vulnérables, comptant 17 des 20 pays du monde les plus menacés par les changements climatiques en 2020. Ce sont l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest qui sont particulièrement vulnérables selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), avec une hausse des températures entre 1,5°C et plus de 3°C selon différents scénarios.
L’Afrique consacre 2 % à 9 % de son budget à la gestion des phénomènes météorologiques extrêmes3, ce qui représente un lourd fardeau pour les finances publiques et ampute le continent d’une partie de ses ressources pour financer son développement. Les changements climatiques menacent ainsi les acquis de développement et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
L’adaptation aux changements climatiques, mais également l’adoption d’un modèle de croissance durable, deviennent une priorité. L’enjeu majeur de la lutte contre les changements climatiques est la réduction de l’utilisation de ressources, d’une part, la réduction de la pollution engendrée par leur extraction et leur utilisation, d’autre part. C’est en effet un enjeu majeur pour les pays à haut revenu qui sont responsables de 10 fois plus d’impacts climatiques que les pays à revenu faible et moyen inférieur. Même si les pays africains revendiquent la possibilité d’accroître leurs émissions de GES pour répondre à leurs besoins de développement, notamment en matière d’infrastructures, ils gagneraient à construire un modèle de développement qui serait à la fois résilient face aux changements climatiques et qui permettrait d’accroître le bien-être des populations tout en limitant l’impact des changements climatiques. À ce titre, la transition énergétique et l’adoption de stratégies agricoles durables sont essentielles pour la sécurité énergétique et alimentaire en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, et plus généralement pour leur développement économique et social durable.
Le réchauffement a réduit de 34 % la productivité agricole en Afrique, depuis 1961. L’agriculture durable nécessite une gestion des sols et de l’eau adaptée au climat. L’accès à l’électricité et aux combustibles propres reste un défi en Afrique, touchant 53 % de la population du continent. Les énergies renouvelables offriraient une solution, l’Afrique étant dotée d’abondantes ressources renouvelables, notamment le soleil et le vent toute l’année. L’investissement ciblé pourrait assurer un accès quasi universel à l’électricité d’ici 2050, mais nécessite une augmentation significative des fonds, soit le doublement des investissements, qui doivent atteindre plus de 190 milliards de dollars E.-U. annuellement d’ici 2030.