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La dirigeante de la CEA et le ministre camerounais des Finances échangent sur financement, vaccins, haut débit, énergie, emplois et industrie à l’ère de la COVID

19 août, 2021
ECA’s chief and Cameroon’s Finance Minister review pertinence of financing, vaccines, broadband, energy, jobs, industrial clustering in COVID times

Yaoundé, le 19 août 2021 (CEA) – La Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Mme Vera Songwe, et le ministre camerounais des Finances, M. Louis Paul Motaze, ont discuté hier de la nécessité pour le pays d’accélérer le financement innovant, le groupement industriel et la transformation numérique, tout en poursuivant la lutte contre la COVID-19 notamment par une vaccination de masse. Ces discussions ont eu lieu dans le contexte d’un sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC, présidé le même jour par le président camerounais Paul Biya sur le thème « Évaluation de la situation macro-économique, monétaire et financière de la zone CEMAC et analyse des mesures de redressement ».

Mme Songwe a salué l’engagement du Cameroun envers le CDC Afrique de l’UA, la CEA et l’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT), soutenu par l’Afreximbank, qui a acquis et expédié un premier lot de 148 500 doses de vaccin à injection unique de Johnson & Johnson au Cameroun le dimanche 8 août 2021.

Beaucoup reste cependant à faire, notamment sur le plan financier, afin d’atténuer les effets désastreux de la pandémie sur les économies africaines, a-t-elle déclaré.

À cet égard, elle a dit qu’il était nécessaire de faire avancer la position commune des ministres des finances africains, formulée lors d’une réunion organisée par la CEA en mars dernier, qui préconise la réaffectation de 25 à 30 % d’une enveloppe de droits de tirage spéciaux (DTS) de 425 milliards de dollars US pour combler le déficit mondial de financement de la lutte contre la pandémie. La part qui revient à l’Afrique en DTS serait entre 162 et 195 milliards de dollars US.

Les initiatives de suspension du service de la dette (DSSI) et d’autres moyens novateurs de financement de l’Afrique pour faire face à la crise sanitaire doivent faire l’objet d’un suivi, a-t-elle fait remarquer, en évoquant la Facilité de liquidité et de viabilité (FLV) lancée par la CEA et la société de gestion des investissements PIMCO en mars dernier.

La FLV vise à réduire les coûts d’emprunt des gouvernements en augmentant la demande pour leurs obligations souveraines. Selon Mme Songwe, cela pourrait permettre à l’Afrique d’économiser 11 milliards de dollars d’intérêts sur les prêts en seulement cinq ans.

« Nous devons donc mettre en place une institution qui survivra et aidera l’Afrique à obtenir un financement durable pour son développement », a-t-elle déclaré.

Le financement de l’amélioration de la large bande du Cameroun pour développer l’économie numérique était aussi un sujet majeur des discussions des deux personnalités. La Secrétaire exécutive de la CEA a salué l’enthousiasme du gouvernement, du secteur privé, des jeunes et des femmes pour faire progresser l’économie numérique avec des pôles tels que la Silicon Mountain à Buea.

Elle a déclaré que l’intérêt du Cameroun pour l’innovation numérique a été clairement démontrée lors du Camp d’encodage des jeunes Africaines que la CEA a organisé en présentiel et en ligne avec des points d’ancrage à Buea, Douala et Yaoundé en juillet dernier. Sur les 8 500 filles et jeunes femmes de toute l’Afrique qui ont finalement participé au camp, le Cameroun venait largement en tête avec plus de 6 500 jeunes encodeuses en herbe qui ont développé des projets d’intelligence artificielle, de services web et de robotique.

Le besoin d’énergie pour une industrialisation plus rapide, les clusters sectoriels et les zones économiques spéciales ont également fait l’objet des discussions.

Un rapport sur l’aménagement du territoire et la prise de décision en matière d’investissement, basé sur le système SIG et comportant une analyse approfondie du Cameroun, récemment publié par la CEA, a été présenté comme un outil important pour aider le pays à mettre en œuvre rapidement des initiatives d’aménagement du territoire pour le développement. Le rapport met en évidence les agglomérations contiguës de Kribi, Edéa et Douala, avec une population combinée de 4,2 millions d’habitants, 42% des jeunes vivant à proximité des voies connectées, un taux d’alphabétisation des adultes de 90% et une pénétration d’Internet de 33%, comme un triangle idéal pour un méga cluster industriel qui pourrait se spécialiser, entre autres, dans les produits pharmaceutiques.

Combinés aux niveaux d’irradiation élevés et aux possibilités d’énergie éolienne dans l’Extrême-Nord du Cameroun, ce sont des opportunités qui devraient générer des emplois et aider le Cameroun à tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a-t-elle déclaré.

Le ministre Louis Paul Motaze a passé en revue les chantiers d’un heureux partenariat entre le Cameroun et la CEA depuis 2017 et s’est particulièrement appesanti sur l’outil de planification et d’investissement géo-spatial basé sur le système SIG.

Il s’est également intéressé à la récente série de formations de la CEA organisées à l’intention des hauts responsables camerounais sur l’intégration systématique de l’urbanisation dans les plans de développement nationaux pour faire face à l’afflux croissant de personnes dans les zones urbaines estimé à 70 % d’ici 2050. Il a donc sollicité l’appui de la CEA pour aider le pays à mieux gérer son urbanisation rapide en identifiant les opportunités de croissance et de développement au-delà des agglomérations urbaines et en recalibrant le développement rural.

Contact média

Abel Akara Ticha – Chargé de communication
Commission économique des Nations unies pour l’Afrique
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