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Un nouveau rapport de la CEA montre que combattre les écarts de niveau d’études peut stimuler les femmes entrepreneurs africaines

19 janvier, 2021

Addis-Abeba, le 19 janvier 2021 (CEA) - Un nouveau rapport constate que les lacunes en matière de niveau d’études limitent le succès des entreprises appartenant à des femmes en Afrique tout en proposant des solutions pour combattre ce déséquilibre.

La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a publié son rapport sur l’entrepreneuriat féminin aujourd’hui, qui étudie les données de dizaines de milliers d’entrepreneurs et d’entreprises africaines afin d’établir des liens existant entre l’éducation, l’accès au financement et l’amélioration de la productivité.

Les lacunes

Premièrement, le rapport révèle que l’éducation est un facteur critique pour l’entrepreneuriat féminin productif en Afrique. Par exemple, les femmes ayant une éducation primaire ou moins sont 27 fois plus susceptibles d’être dans la catégorie de celles qui ont démarré une entreprise par nécessité que celles dont le niveau de scolarité est plus élevé en raison des opportunités.

Ces femmes motivées par la nécessité manquent d’activités productives et innovantes susceptibles de transformer leurs entreprises. En comparaison, celles motivées par les opportunités sont plus susceptibles d’opérer dans des secteurs rentables et de créer environ 17 emplois supplémentaires au cours des cinq prochaines années.

Deuxièmement, plus le niveau d’études des femmes est avancé et plus elles ont des chances de posséder un compte bancaire et d’épargner pour les affaires. Les femmes ayant fait des études secondaires sont 51 fois plus susceptibles d’avoir un compte bancaire et 22 fois plus susceptibles d’épargner que celles ayant un niveau inférieur.

Enfin, les résultats montrent un lien positif entre l’accès au financement et les pratiques et performances commerciales des femmes. Les entreprises qui ont des crédits innovent davantage, achètent plus d’actifs et empruntent plus aux banques que celles qui sont contraintes financièrement.

La Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale, de la Commission économique pour l’Afrique, Mme Thokozile Ruzvidzo, déclare : « L’entrepreneuriat féminin est reconnu comme l’opportunité la plus importante encore sous-utilisée capable de produire une croissance économique durable et un développement social ».

Alors que l’Afrique est en tête dans le monde en termes de nombre de femmes entrepreneurs, elles créent en grande partie une entreprise par nécessité, ont tendance à être plus petites et font face à plus d’obstacles pour obtenir un soutien financier et des investissements.

Mme Ruzvidzo ajoute : « Notre rapport en explique les causes et identifie des recommandations fondées sur des données probantes, qui guideront les gouvernements dans l’élaboration de politiques propices afin que toutes les femmes soient éduquées, compétentes et aient des ressources adéquates pour diriger, développer et soutenir des entreprises lucratives.

« Le succès de l’entrepreneuriat féminin n’est pas seulement un catalyseur de l’autonomisation économique des femmes et de l’autosuffisance régionale, mais il est également essentiel pour se remettre des conséquences économiques de la COVID-19 ».

Les solutions

Le rapport recommande aux pays africains de se concentrer sur une éducation plus poussée des femmes au-delà de l’enseignement primaire et de faire appliquer les lois afin d’éliminer les obstacles à l’éducation tels que les mariages précoces et les grossesses.

Il propose également une formation professionnelle spécifique au marché, une formation aux compétences générales et techniques et des opportunités de mentorat qui préparent les jeunes femmes à un entreprenariat axé sur les opportunités et de grande valeur.

En ce qui concerne l’accès au crédit, le rapport exhorte les gouvernements à réglementer les produits financiers sensibles à la dimension genre, y compris les solutions numériques, qui répondent aux contraintes auxquelles sont confrontées les femmes entrepreneurs, en particulier celles qui se trouvent au bas des chaînes de valeur.

Il décrit en outre des incitations spéciales et des plans d’engagement afin de stimuler et orienter l’épargne des femmes entrepreneurs vers une économie formelle, ce qui peut instiller une habitude de contributions régulières. Par exemple, passer des clubs d’épargne rotatifs à des associations d’épargne et de crédit au niveau des villages peut aider les femmes rurales à accéder aux prêts et à rentabiliser des intérêts.

Le rapport identifie un besoin critique de proposer des produits d’assurance afin de protéger les entreprises appartenant à des femmes dans les zones rurales qui sont plus vulnérables aux crises climatiques et sanitaires.

Enfin, il encourage les pays à promulguer des dispositions juridiques interdisant aux créanciers et aux pratiques culturelles de discriminer les femmes dans l’accès au crédit, à la propriété ou à l’héritage.

Le « Rapport sur l’entrepreneuriat féminin : Éducation et financement pour un entrepreneuriat réussi en Afrique » est la première étude de ce type commandée pour la région.

Cliquez ici pour télécharger le rapport.

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